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Pasfolle vit au Texas depuis octobre 1999 avec son mari Pasfou et leurs enfants
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31.10.04

Paris stupides

 
Merci le Lussac St Emilion.
Oui, merci vraiment, car mercredi, un adulte de la famille Pasfou va changer de couleur de cheveux.

C'est malin.



Les mères hystériques

 
Une semaine après mon entretien avec l'officer d'en-dessous, on est au parc en train de pique-niquer avec une amie et sa fille.
Les mamans papotent, de temps en temps, elles lèvent les yeux vers leur progéniture qui coure, saute, tombe, grimpe, tourne, collectionne les bosses et les bleus, glisse et se balance joyeusement.
Pasfollette est sur un tourniquet lancé à pleine vitesse, décide de lâcher prise et fait par conséquent un vol plané. Elle fait un joli petit 'crunch' à l'arrivée.
Je la prends dans les bras, on s'asseoit, je lui fait des calins. J'examine son épaule où elle me dit qu'elle a mal, je ne vois rien. Je lui propose de retourner jouer, elle ne veut pas, elle chouine, elle est pâle. Je me demande si on doit rentrer, ma copine, infirmière se propose de l'examiner: elle lui tourne le bras dans tous les sens, pasfollette pleurniche mais n'hurle pas, ma copine la déclare indemne de tout dommage grave.
Pasfollette est très pâle, mais je ne veux pas *encore* passer pour une mère hystérique, alors je reste là, ma fille sur mes genoux pendant tout le reste de l'après midi.
À la fin de l'après-midi, au moment de partir, je la soulève pour la hisser dans la voiture et elle pousse un hurlement à faire frémir. Je décide de l'emmener aux urgences.

Dans la salle d'attente, j'appelle Pasfou au bureau. Je suis en train d'expliquer à Pasfou qu'il a une demi-heure pour rentrer à l'appartement et ranger le bordel monstrueux qui s'y trouve parce que mes parents en visite aux US, accompagnés d'amis, arrivent justement ce soir. Les garçons sont en train de regarder, impressionnés, un homme aux prises d'une crise de calculs rénaux (ça c'est mon diagnostic) se tortiller de douleur en gémissant. À la télé, l'armée américaine commence son invasion de l'Iraq ( on est le 19 mars). Je songe à l'officer, qui enquête sur moi en ce moment même. Un truc de plus à rajouter dans mon dossier.

Mon niveau de stress est à son sommet: l'Iraq, les gémissements, le 'child abuse', mon appart' en bordel, les garçons qui s'apprêtent à pousser le fauteil roulant du type aux calculs, Pasfollette 'abimée', les soldats, l'officer, les garçons on trouvé le frein, le tas de linge sale et la vaisselle d'il y a deux jours, Pasfollette verte, ...
Et puis soudain, je rigole. On a pas idée de vivre des journées pareilles!

Finalement, un jeune docteur examine Pasfollette, comme ma copine infirmière, il lui tortille le bras dans tous les sens, elle pleure, mais doucement; elle pâlit mais ne crie pas. Il me dit qu'elle s'est sans dout fait un gros bleu, me recommande de lui donner du Tylenol si elle a mal et peut-être de la glace sur son épaule.
Quelque chose cloche.
Pasfollette n'est pas douillette. Elle se fait des tonnes de bleus tous les jours sans même m'en parler. J'aime pas la couleur de son visage ce soir. Je ne l'ai jamais vu pleurnicher tout doucement comme ça, comme si elle avait peur de respirer trop fort.
Je dis au médecin que je pense qu'il y a autre chose. J'insiste. Lourdement.
Il résiste, puis finit par capituler.
-"Si vous voulez vraiment, on peut faire une radio, pour vous rassurer."
C'est cela, pour me rassurer.

C'est lui qui était pâle, une demi-heure plus tard.
Moi aussi j'avais vu l'espace entre les deux bouts d'os sur la radio.
- "Elle a la clavicule cassée. Alors tout d'abord, on va lui donner de la codéine, parce qu'on a du lui faire très mal ce soir."
Au moins, il a eu le courage de reconnaître combien de douleur il lui avait infligé à lui tirer le bras dans tous les sens pendant dix minutes, d'abord son infirmière, puis lui, dans l'espoir de tirer un cri franc et révélateur.

Une fois que les bêtes adultes autour d'elle avaient compris qu'il suffisait juste de ne pas lui toucher le bras, Pasfollette allait mieux.
Je n'en veux pas au docteur, comme je n'en veux pas à l'officer qui m'a rappelé le soir même pour m'annoncer qu'il avait fini son enquête et que je pourrai récupérer mes photos au HEB d'ici deux jours. Mon dossier sera classé, mais pas détruit.

Vivement qu'il passe dans les archives de l'hôpital et qu'il vienne me demander comment j'ai fait pour casser ma fille.

De l'utilité de la photo numérique

 
Mars 2003.
9 heures du matin; Pasfou a emmené les enfants à l'école et est parti au travail. Moi, je somnole dans le lit, savourant mon statut de chômeuse forcée (oui, ça m'arrive). Le téléphone sonne et je décroche.

-"Bonjour, je suis bien chez madame Paufalle?
- Pasfolle, oui.
- Je voudrais parler à madame Pasfolle, s'il vous plait.
- Oui, c'est moi. [Ton un peu sec, parce qu'un télévendeur qui me raccourcit ma grasse mat' n'est pas franchement mon ami.]
- Bonjour madame. Je suis l'officier de police Truc Machin des services de protection de l'enfance. J'aurais besoin que vous répondiez à quelques questions. [Le ton n'est pas menaçant, mais très sérieux.]
- ...???... euh....oui...
-Pouvez-vous m'épeler votre prénom et votre nom s'il-vous-plaît?"

Pendant que j'épelle, je finis par comprendre (ou je me réveille, au choix).
En effet, j'ai emmené la pellicule photo de l'épisode ci-dessous au HEB (chaîne locale de supermarchés) il y a plusieurs semaines déjà. Les photos, dont l'immense majorité sont d'un pique nique au bord du lac Travis, tardent à me revenir...

-"Madame, je veux vous parler de photos que vous avez déposé...
- Oui, je sais lesquelles vous voulez dire; ce sont des photos de mon fils.
- De votre fils? De ses parties g*****les?
- Oui, oui. C'est vous qui les avez? Parce que je commençais à me demander si elles n'étaient pas perdues.
- Bon. On va commencer par remplir quelques cases. "

À un moment, dans mon esprit encore tout engourdi de sommeil, je me suis demandée s'il était bien prudent de donner ainsi nos numéro de sécurité sociale, numéros de permis de conduire, de passeports, le nom de Pasfou, son lieu de travail, etc... à un inconnu au téléphone; mais bon, je me voyais pas lui demander de me montrer son 'badge' au téléphone.

Au bout d'une dizaine de minutes à remplir mon dossier, l'officer est satisfait. On va attaquer la partie moins agréable.
Il me parle doucement, poliment, calmement, sans la moindre aggressivité.

- "Tout d'abord, je veux que vous sachiez que la loi oblige les personnes travaillant dans les labos photo à nous transmettre ce genre de photo. Ils peuvent aller en prison s'ils ne le font pas. Si je vous dis ça, c'est pour vous faire comprendre qu'ils n'avaient pas le choix. Ça ne sert à rien de leur en vouloir. D'accord?"
- "Madame, pouvez-vous me dire pourquoi vous avez pris ces photos?"
- "Pourquoi n'avez-vous pas été tout de suite aux urgences?"
- "Donnez moi une description précise de ce que vous et votre mari avez fait."
- "Pouvez-vous me donner le nom de votre pédiatre s'il vous plaît, et son numéro de téléphone?"
- "Votre fils présentait-il une difficulté à uriner?"
- "Quel est le nom de l'hôpital où vous avez emmené votre fils?"
- "Quel est le nom du médecin qui l'a traité dans cet hôpital?"
- "Quel jour exactement avez-vous emmené votre fils à l'hôpital?"
- "Votre fils souffrait-il ce premier soir, après l'école?"
- "Comment le savez-vous? Qu'est-ce qui vous rends si sûre?"
- "Le nom de votre fils et sa date de naissance, s'il vous plaît."
- "Avez-vous d'autres enfants? Leurs noms et leurs dates de naissance s'il vous plaît."
- "Où vont-ils tous à l'école?"
- "Avez-vous l'intention de voyager dans le futur proche? Je voudrais pouvoir vous recontacter dans le courant de la semaine prochaine."

L'entretien prends fin, je tremble de partout, sauf dans la voix. Ma voix est parfaitement égale et posée. J'ai eu tellement peur qu'elle tremble.

L'officer me dit qu'il va vérifier mon histoire aussi rapidement que possible, puis qu'il renverra mes photos au HEB si tout va bien d'ici une semaine. Il me dit qu'il sentait 'dans son coeur' qu'il n'avait pas affaire à un cas de "child abuse" à cause des 21 autres photos, et qu'il avait donc traité d'autres dossiers plus urgents avant le mien, d'où le délai.

Je sens qu'il est soulagé. Si l'état de Petit Pasfou 2 avait été le résultat de "child abuse", c'en aurait été de l'extrême.
Tout d'un coup, je suis soulagée pour lui. Il doit voir des choses si cauchemardesques.
Je sens toute la noirceur de sa journée, je voudrais en annuler ne serait-ce qu'une petite partie.
Je voudrais qu'il sache que Petit Pasfou 2 est l'enfant le plus joyeux et heureux qu'on puisse imaginer.
Mais je ne sais pas comment faire, alors je balbutie une phrase sans queue ni tête, le remerciant de faire le travail qu'il fait. Je le remercie parce que je suis si soulagée de ne pas être celle qui doit le faire. Je le remercie et en même temps, je le hais.

Je le hais de me faire si peur; si peur.

Je repose le téléphone. Je prends une grosse respiration, et j'appelle Pasfou.


30.10.04

Les fire ants

 
J'ai hésité un bout de temps, mais finalement tout le monde qui connaît Petit Pasfou 2 en personne, connaît cette histoire, alors c'est un peu tard pour épargner sa future sensibilité.
En plus c'est instructif.

Un soir de février 2003, en ramenant les enfants de l'école un peu tard, j'écoute d'une oreille distraite trois voix à l'arrière. J'essaie de ne pas écouter Petit Pasfou 2 parce que lui il me déconcentre trop et que parfois, je suis même obligée d'arrêter la voiture.

C'est la voix de Petit Pasfou 1 qui m'alerte. "Ah, bon? C'est vrai? Fait voir?...Ooooooh! Maman, maman! Il a raison Petit Pasfou 2, il est tout rouge! Maman, maman! C'est vraiment grave!"

Naturellement, si c'est grave, je m'arrête au bord de la route. Je passe à l'arrière où Petit Pasfou 1, dans son empressement à me montrer, a les deux mains sur le pantalon de son frère et tire vigoureusement vers le bas.

Mais?! Qu'est ce que c'est cet *énorme* machin tout rouge accroché au bas de l'abdomen de mon fils? Oooooooooo!... Hou là là, mais c'est normal ça?

Je jette un coup d'oeil à Petit Pasfou 1. Il a l'air drôlement impressionné. Mouais. Si c'est normal, c'est pas courant dans les 7 premières années en tout cas.

-"Tu as mal?
- Non [tout sourires d'avoir impressionné son grand frère]
- ... T'es sûr? [ton carrément incrédule]
- Oui, oui. J'ai pas mal, vraiment!
- .... MAIS QU'EST CE QUE TU T'ES FAIT ENFIN!!!!!
- Mais rien.
- Mais t'as mis quoi dessus, c'est pas possible! C'est la première fois que ça te fait ça? [toujours en train d'essayer d'évaluer le degré d'anormalité, parce que je suis une fille et j'ai pas grandi avec les mêmes joujoux]
- Euh, oui.

Rentrés chez nous, j'appelle le cabinet de notre pédiatre pour demander un rendez-vous; seulement voilà, il ne peut pas nous voir avant le lendemain matin. Quand j'insiste un peu, la réceptioniste finit par me dire que si c'est une urgence, il y a des endroits fait pour.
Je regarde Petit Pasfou 2, hilare comme d'hab, et je prends rendez-vous pour le lendemain matin.

Lorsque Pasfou rentre du travail, tout le monde veut lui montrer le truc extraordinaire qui se passe dans le sleep de Petit Pasfou 2.

Devant le degré d'affolement de Pasfou et la légère humectation, par reflexe, de ses yeux, je me dis qu'effectivement, c'est pas normal du tout.

Ne sachant pas trop quoi faire, ses fonctions urinaires intactes, on a mis Petit Pasfou 2 assis dans une solution antiseptique ; puis on l'a couché.

Seulement voilà, au moment de le coucher, je pense à un truc.

Je me dis que si c'est parti demain, je vais *encore* avoir l'air d'une belle cloche chez le médecin.

Et plus je rumine, plus je me dis qu'y en a marre de passer pour une mère hystérique qui imagine plein de maladies graves à ses enfants alors qu'ils ont juste un rhume/une otite/une mère hystérique.
Je vais me pointer demain, tout aura dégonflé et quand j'essaierai d'expliquer les proportions, le médecin va se dire intérieurement que j'exagère, que je sais pas représenter les choses objectivement mais que c'est pas ma faute parce que j'ai pas fait huit ans d'études comme lui.
Puis il me filera du Tylenol (paracétamol) pédiatrique. Et nous, on ne sera pas avancé, on attendra bêtement que ça se reproduise, hanté par notre échec.

Hmmmpf! Et bien pas cette fois-ci! Cette fois-ci, j'aurai des preuves.

[Et là, à lire ça tranquillement devant votre ordinateur, vous me voyez venir à cent mille lieues; vous savez ce que je suis sur le point de faire; vous vous dites que quelque part, c'est pas une bonne idée.
Vous êtes comme au théâtre de Guignol: "Là, là! Derrière toi, il est là!" Sauf qu'ici, vous êtes en train de crier "Non, non! Ne fais pas ça! Nooooon!"

Alors:

1) C'est *un* peu facile
2) C'est *un* peu tard]

J'ai donc pris mon super reflex et j'ai mitraillé.
En gros plan.

Comme ça, si demain matin tout a disparu, je fais un développement en une heure au H.E.B. du coin avant d'aller chez le médecin. Ha! Cette fois, j'aurai pensé à tout!

[Ok, ok.
Là, vous êtes en train de vous tenir la tête entre les mains et vous dire: "Mais à quoi elle pense, enfin?".
Vous pouvez relire 1) et 2) et on en reparle dans un autre post.]

Le lendemain, rien n'a bougé lorsque j'emmène Petit Pasfou 2 chez le médecin. Le pédiatre est affolé, en effet les trois compères sont très très enflés. Il croit à une torsion (malgré l'absence de douleur), m'explique qu'on a 6 heures pour opérer (alors qu'on est comme ça depuis la veille) et appelle les urgences les plus proches pour qu'ils fassent tout de suite une échographie à Petit Pasfou 2.
J'emmène donc mon p'tit bout, qui a toujours son grand sourire, aux urgences où l'échographie exclut l'hypothèse de la torsion.

Ensuite mon pauvre bonhomme fut soumis à une batterie de tests et de prélèvements aussi inutiles que douloureux, fut transféré par ambulance à l'Hôpital de Brackenridge dont on ne sortit que le lendemain. Tout avait fini par dégonfler pendant la nuit.
Et moi qui était entrée avec un petit garçon souriant, qui n'avait pas mal, suis ressortie avec un petit garçon qui avait beaucoup pleuré, pas mal hurlé et qui avait désormais très mal, merci beaucoup.
Tout ça pour conclure à une méchante mais banale piqûre de fourmi de feu ou fire ant.

Les fire ants (qui sont moins répandus à Austin qu'à Houston) on les connaît bien, et si vous êtes piqué par un fire ant, voici un petit guide des réjouissances au programme:
D'abord, ça fait très très mal. J'en connais qui, ayant goûté aux deux, préfèrent se faire piquer par un scorpion.
Ensuite, il y a très rarement une seule piqûre. Certaines personnes enflent beaucoup autour des piqûres, d'autres pas du tout.

Tout de suite après vous être fait piquer, ça donne ceci (remerciements à ma pauvre Pasfollette):


Au bout de 2 jours, ça donne des pustules, comme ça:


Ensuite, ça vous démange pendant 15 jours au point de vous empêcher de dormir et de vous faire arracher des lambeaux de peau, vous laissant, enfin, de jolies cicatrices.

Je vous recommande l'article très drôle de Dave Barry, en anglais, sur les fire ants.

28.10.04

Élections au Texas

 
Vu d'ici, on croirait que c'est un election day comme les autres qui s'annonce.

Les panneaux sur les bords des routes portent des noms que je ne connais pas ou reparlent du Urban Commuter Rail (projet de transport public par rail qui a l'air d'horrifier quelques uns).



Peut être un peu plus de votants par rapport aux autres années, Grande Blonde a déjà voté, ceux-ci aussi:



(par le biais du Early Voting - je me demande d'ailleurs s'il y en a qui regrettent lorsque comme par hasard, un nouvel élément surgit la veille du dernier jour des élections).

C'est vrai qu'au Texas, on est un peu submergé par l'inévitabilité du vote pour Bush, même si Austin est une enclave relativement démocrate.
Il n'y a quasiment pas de campagne présidentielle ici. Cela ne vaut pas la peine d'investir apparemment.
Du coup, certains se battent avec l'énergie du désespoir, j'ai vu pas mal de panneaux pour Kerry devant les maisons, de bumper stickers sur les voitures, mais vraiment pas grand chose pour Bush.


[Sur Anderson Mill (pour les Austinites)]

Je n'arrive pas à décider si c'est parce qu'il n'y a pas de républicains à Austin ou si c'est parce que si on ne s'exprime pas explicitement, c'est qu'on est pour Bush, par défaut...

Une amie américaine de l'Oregon m'expliquait qu'on pouvait quand même voter 'utile'; en effet, maintenant que le statut légal du "vote-swapping" est plus clair (c'était considéré comme illégal lors des élections de 2000) , je suis étonnée que ce ne soit pas plus répandu.

Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit pour un électeur dans un swing state (genre Oregon) qui hésite entre voter 'utile' pour Kerry et ainsi freiner Bush ou voter pour Nader (Badnarik ou un autre petit parti) et permettre ainsi à celui-ci d'atteindre les 5% de voix requis pour obtenir des crédits fédéraux; de s'entendre avec un électeur démocrate dans un état où l'issue est sûre (genre Texas). L'un vote Kerry là où ça peut faire une différence (Oregon), et en échange, l'autre vote Nader là où ça n'a aucune importance (Texas), mais aide le Green Party à obtenir ses 5%.

C'est un moyen pour les électeurs d'avoir un peu plus de pouvoir.

Faut-il déjà qu'ils votent. Et les encouragements ne manquent pas, des plus petits


[Panneau apparemment non-partisan sur le bord de la route. Il y a écrit: "Please Vote! Thanks. A friendly reminder from your neighbours."]

aux plus grands.





Ça s'est passé cet été

 
Rudy's est un resto BBQ très patriotique, si patriotique qu'en mars 2003, ils se sont mis en tête de montrer leur mépris pour la France en invitant les bonnes gens d'Austin à venir chez eux les aider à vider des bouteilles de vin français dans le caniveau. Ce fut un succès.
Pasfou n'est pas patriotique pour deux sous mais le vin, c'est sacré. Bref, nous boycottons Rudy's depuis.
Cet été, toute la bande d'amis de Grand Brun et Grande Blonde proposent de se retrouver pour déjeuner chez Rudy's, sans doute inconscients du sacrilège qui s'y est produit.
Comme on ne veut pas faire d'histoires, on promet de les y retrouver. On explique juste qu'on aura un peu de retard, histoire de s'arrêter en route acheter deux trucs: un marqueur et un t-shirt blanc.


[Pasfou et son nouveau t-shirt pour aller manger chez Rudy's]

Le BBQ était pas mauvais.
Pasfou a failli demander un petit Bordeaux à boire avec.


25.10.04

Patrice Huerre est toujours un connard

 
Voici un entretien d'Yves Calvi avec Patrice Huerre: (merci à bellegarance pour le lien donné dans les commentaires du post précédent)


- "Nous retrouvons maintenant Patrice Huerre, qui est pédopsychiatre et expert auprès de la cour d'appel de Paris. Merci d'être avec nous Patrice Huerre. Le problème dans cette affaire, ce sont les enfants ou les adultes?[Question classiquement stupide d'un journaliste français]

- Écoutez, qu'il y ait de la violence ou de l'agressivité dès le début de l'enfance et pas seulement en maternelle mais avant déjà en crèche ce n'est pas une nouveauté, ça a toujours existé [bref, c'est la nature qui veut ça, c'est... ordinaire?].
Ce qui est plus surprenant pour autant que je connaisse cette histoire, c'est les réactions des adultes. Et en cela c'est un signe des temps, c'est à dire qu'il y a un désarroi considérable des adultes qui ne trouvent plus un positionnement correct
[notez, faire un scandale et vouloir faire intervenir la justice quand son enfant est tabassé, n'est pas "correct"], habituel comme ça aurait été le cas en d'autres temps [ah le bon vieux temps où les enfants avaient droit au martinet, coups de règle et autres caresses, forcément, les parents ne voyaient pas le mal à quelques baffes supplémentaires dans la cour de récré. Ah le bon vieux temps où on pensait que ça leur formerait le caractère d'être rossé.] et dans d'autres circonstances et qui font immédiatement appel par la suite à des tiers extérieurs pour essayer d'arbitrer des histoires locales [c'est pas pour ça que c'est fait la justice? Ça veut dire quoi "locales"?]

- Qu'est-ce que vous voulez dire? Qu'avant le maître d'école, le directeur, les parents et les enfants, tout ce petit monde se serait retrouvé dans la classe pour une bonne engueulade?

- Une bonne engueulade [c'est tellement mieux des parents qui viennent taper sur la gueule des instits], une bonne remise au point, une sanction pour les enfants agresseurs mais en même temps une explication sur les limites du droit à exprimer son agressivité, bref, un travail éducatif

- C'était aux adultes de les séparer, de s'en rendre compte, on a quand même envie de dire qu'il ne faut pas minimiser ce qu'ont fait des enfants de cinq ans, je le rappelle, non?[Non, on a plutôt envie de parler deux minutes des adultes qui ne les ont pas séparés.]

- Les enfants de cinq ans sont pas exempts d'idées agressives et quiconque se souvient un peu de ses premières années à l'école maternelle se souvient qu'il y a quand même des belles bagarres parfois [je rêve, le mec qui se croit dans 'Le Petit Nicolas' maintenant] et encore une fois en crèche même avant, sur les tapis mous, il y a des tentatives d'expérimenter ses capacités nouvelles avec ses ongles un peu longs ou les premières dents [et c'est vachement comparable, t'as raison], c'est pas nouveau ça.
Ce qui ... ce qui fait défaut me semble-t-il, en général, et je ne parle pas de cette situation particulière
[nooon, c'est pas comme si c'était pour ça que t'était à la radio, là], c'est la position adulte qui consiste à en même temps limiter, interdir voir sanctionner et d'autre part expliquer ce qui va faire... ce qui va être utile pour vivre en société, pour vivre avec les autres.
Et on est dans une époque où les individus sont très isolés, y a qu'à voir ça dans les immeubles les gens ne se connaissent pas, ne se parlent plus
[oh non, pitié, pas encore le coup des voisins à qui on parle plus... Si je comprends bien, parler avec mes voisins empêcherait les enfants de se faire taper dessus à l'école?], et s'il y a le moindre litige [notez: 'moindre'] au lieu de s'engueuler ou de discuter ou de s'expliquer on fait appel à une instance tierce [Le problème c'est que c'est bien beau de taper la discute, prendre un pot, tout ça, mais l'objectif est quand même que ça ne se reproduise plus. Si l'objectif n'est pas atteint, il est tout à fait *NORMAL* de tenter une autre stratégie]

- Vous nous dites, il y a au moins deux choses, un: on aurait au minimum espéré que des adultes puissent intervenir rapidement pour empêcher que cette enfant soit battue [ah? je ne l'ai pas entendu dire ça]; deux: on se rends bien compte que tout ça va se terminer devant un tribunal, alors qu'il y a quelques temps, on aurait fait une médiation directement à l'école, c'est cela?[Et après?]

- Absolument

- À l'échelle des médecins et des psy pour enfants peut-on faire quelque chose pour aider cette petite fille et ses camarades de classe qui doivent être eux aussi impressionnés [Respecter la souffrance des enfants et l'indignation des parents, encourager à considérer ce genre d'incident comme un scandale afin que l'Éducation Nationale se donne enfin les moyens de surveiller les cours de récréation de manière plus efficace]

- Ce qu'il faut voir c'est que les effets traumatiques d'un incident ou d'un accident chez un enfant sont autant lié à ce qu'ils ont directement subi, qu'à l'ambiance périphérique, c'est à dire qu'ils vont être autant traumatisé éventuellement par le ram dam [Sotte que je suis! J'oubliais que les enfants de trois ans savent lire les journaux] que crée un tel événement, que par l'événement lui-même, et je crois qu'il faut qu'on se méfie...de remettre les choses à leur place, parce que certes c'est inacceptable d'être griffé, mordu et tabassé et ça malheureusement c'est arrivé à beaucoup d'enfants dans leur existence [et ils en sont pas morts, ralala! Si les autres ont pu fermer leur gueule jusqu'ici, la nouvelle elle peut aussi] et en même temps qu'il n'y ait pas une sorte de catastrophe périphérique, de dramatisation périphérique qui va faire penser à l'enfant alors même qu'elle se remettrait bien des choses, que finalement c'est beaucoup plus grave que ce qu'elle pensait [À chaque fois qu'elle se fera tabasser, on pourra lui dire: "c'est rien, c'est rien ma choute, t'as rien senti" et autres immondices qui arrangent bien les adultes.
Mon dieu, il croit nous apprendre quelque chose là? On a tous dé-dramatisé les petits bobos de nos enfants à un moment ou un autre, mais il ne faut pas se leurrer: c'est pas parce qu'on dit que c'est rien, que ça l'est forcément pour de vrai. ]
- Merci beaucoup Patrice Huerre, je rappelle que vous êtes pédopsychiatre, expert auprès des tribunaux et auteur du livre 'Ni anges, ni sauvages. Les jeunes et la violence' aux éditions Anne Carrière."

Faire appel à la justice n'empêche pas "une remise au point" au sein de l'école.
Mais la remise au point concerne essentiellement l'enfant agresseur, et n'implique pas les adultes qui l'entourent. Il faut recentrer sur les adultes et leurs responsabilités envers les enfants.

En gros, avec la médiation seule, les résultats ne sont pas satisfaisants (puisqu'on continue de voir ce genre d'incident) - ils le sont d'autant moins qu'ailleurs, d'autres obtiennent de meilleurs résultats avec une approche différente.

Je veux bien dé-dramatiser une égratignure au genou, mais pas une agression.


Patrice Huerre est un connard

 
... que je voudrais personnellement suspendre par les poils pubiens.

Selon Patrice Huerre, on assiste à une véritable «judiciarisation des conflits ordinaires».

Ce néandertalien abruti pense que ceci est *ordinaire*.

[d'après le Petit Robert: ORDINAIRE I Adj. 1. Conforme à l'ordre normal, habituel des choses]

Huerre, je te souhaite de passer un moment "ordinaire" comme ça.

C'est à cause d'abjects sacs de gerbe comme toi que l'on accepte que nos enfants se fassent taper dessus. C'est à cause de charlatans demeurés comme toi que j'ai subi des choses, enfant, que je n'aurai jamais du subir.

Ce n'est pas aux enfants qui tapent que j'en veux.
Ce n'est pas aux instits, qui ne sont sans doute même pas formés à la surveillance d'une cour de récréation (ouais, ricanez, mais si vous croyez que surveiller une cour pleine de gamins est évident, vous êtes inconscient) et qui en plus, se font endormir par des cafards de ton espèce.

C'est un peu à moi que j'en veux, pour n'avoir jamais fait d'histoires lorsque mes enfants se faisaient griffer ou mordre ou donner des coups à l'école en France, pour avoir participé à cet endormissement général.

Mais, c'est surtout à toi et ta race de pédopsy puants que j'en veux.

«Il y a toujours eu des actes agressifs à la crèche,[...] puis des bagarres cruelles à la maternelle»

Vous arrivez à faire avaler à tout un pays qu'en gros, il est inévitable que leurs enfants se fassent taper dessus dans la cours de récréation,... connards.

Il se trouve que j'ai connu pas mal d'écoles, dans un certain nombre de pays, sur plusieurs continents, comme élève et comme parent. Je ne suis pas une pédopsy comme toi, connard, mais j'ai accumulé une expérience qui me permet de comparer.

Ce que j'ai observé est ceci:

Les enfants, même jeunes, peuvent co-exister sans jamais avoir envie de se taper dessus. La nature cruelle/agressive de l'enfant est un mythe.

Quel comportement les adultes autour attendent-ils d'un enfant? Voilà ce qui déterminera la 'nature' de cet enfant.

En Angleterre, c'est grâce à des raisonnements comme le tien, connard, que le 'bullying' est devenu une institution.

"Il y a un décalage entre la gravité de cette bagarre [...] et le dépôt de plainte"

Elle a eu mal, elle a eu peur, elle sait désormais que les adultes autour d'elle ne la protègeront pas. C'est très grave.
Et au bout de combien de coups cela aurait-il valu un dépôt de plainte?
Il faudrait nous dresser une grille, mon vieux!

Au Texas, où les écoles vivent dans la peur des procès (la fameuse judiciarisation) on ne laisse pas aux enfants la possibilité de découvrir combien il est "ordinaire" de se taper dessus.
Il y a des formations non-stop auprès des enfants et des instits sur le sujet, que faire si un autre enfant t'agresse, physiquement ou verbalement, que faire si tu as tapé ou veux taper un autre enfant, il y a du anger management pour tous les âges, les instits apprennent à détecter certains types de comportement et prévenir des situations de conflit potentiel, etc... etc...
Et en attendant, les Petit Pasfous remarquent la différence à chaque fois qu'ils retournent à l'école en France.

En somme, plus on trouvera ça 'ordinaire' et inévitable que nos enfants soient agressé ou agresseur à l'école, plus ça arrivera et plus ça produira des adultes comme toi, connard.

«Comment les adultes présents ont-ils pu laisser les choses se dérouler ainsi ?», s'interroge-t-il.

...Mais puisque tu leur dis que c'est normal! Pourquoi s'affoleraient-ils? Au bout de combien de coups cela n'est-il plus *ordinaire*? On attends toujours ta grille, mon vieux!

J'espère que les parents de cette malheureuse fillette feront un procès à l'Éducation Nationale.

J'espère ne plus jamais recroiser ton nom.

Connard.


23.10.04

Petit Pasfou 1 et les puzzles

 
Je suis en train de taper le post ci-dessous, quand Petit Pasfou 1 m'appelle en haut:

-"Maman, maman!! Viens voir!!!!
- L'un de vous est-il blessé ou mourant?
- ... naaan...
- Alors je veux bien que tu descendes, je suis en train de faire un truc là."

Petit Pasfou 1 accourt, complètement excité. Il peut à peine me sortir sa phrase.

- "Maman, et bien sur la boîte d'un puzzle, il y a écrit qu'il y a 100 pièces, mais en vrai il y en a **105**!!!!!!!!!!!!!!!!!"

J'aurai pu hurler de surprise, tomber à la renverse, traiter les fabricants de puzzles de sales menteurs, me battre la poitrine de douleur ou juste tomber dans les pommes devant une telle trahison, mais je m'appelle pas Rainman, moi; alors j'ai continué de taper.


Petit Pasfou 1 a des tics

 
Il y a deux ans Petit Pasfou 1 avait un tic; c'était d'émettre des espèces de petits grognements sourds à intervalles réguliers. Ça nous rendait complètement dingues.

On a réussi à lui faire arrêter les grognements en lui faisant remarquer à chaque fois qu'il le faisait. Il ne le fait plus depuis 6 ou 7 mois.

Aujourd'hui, il a un nouveau tic: il se renifle les doigts et ça nous rends complètement dingues.

-"Petit Pasfou 1, arrête un peu! C'est dégoûtant, quoi!
- Mais j'oublie toujours; j'y arriverai jamais à m'arrêter.
- Mais si. Tu ne te souviens pas, avant tu grognais? Tu as réussi à t'arrêter.
- Je grognais??
- Tu sais:... mmh... mmh...mmh...
- Ah oui, c'est vrai! Je me souviens! [gros sourire à entendre maman grogner]
- On est très fiers de toi, c'est difficile de se débarrasser d'un tic. Ça montre que tu peux être le chef de ton corps, c'est toi qui décide.
- Oui, mais maintenant j'ai deux tics.
- Ah bon?
- Oui, je renifle mes doigts et... je fais TOUT de la main droite."

Là je suis tentée de lui dire que oui, vouloir utiliser sa main droite est un tic; il se contenterait peut être de ça au lieu de nous en trouver toujours de nouveaux; mais bon, ça risque de casser autre chose qui tient bien ailleurs [moi, j'élève pas mes enfants, je debug].

Et puis je lui explique qu'il est ce qu'on appelle communément un droitier et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
Je lui redit qu'on est très content qu'il ait enfin arrêté de grogner et je l'encourage à user d'autant de persévérence pour arrêter de se renifler les doigts. Il repart, souriant, fier, jouer dans sa chambre.

Dix minutes plus tard, lorsque je monte, il est allongé par terre en train de lire un livre.
Il a cinq doigts sous son nez, sniffe et ...

"Mmh... mmh... mmh... mmh..."


22.10.04

C'est pas un cafard mutant géant

 
Vu le boucan qu'il a fait pendant la nuit.
Les cafards sont des bestioles plein de délicatesse qui ne courent pas partout en essayant de se manger le maximum d'objets dans la tête.
Et quand ça meurt, ça se dessèche au lieu de pourrir lentement avec odeurs et mouches, d'où ma préférence.

Quand on a acheté notre maison à Houston, il me semble que c'est notre assureur qui nous disait que les écureuils leur coûtaient atrocement cher. Ils descendent par la cheminée, à moitié accidentellement, puis détruisent tout à l'intérieur dans la panique pour ressortir (vases cassés, rideaux déchirés, canapés massacrés, meubles griffés le tout parsemé de sympathiques petites crottes).

C'est dans cette maison qu'un soir, j'entends un truc qui bouge derrière les machines à linge. Complètement pétée de trouille, j'appelle Pasfou.
Complètement pété de trouille aussi, mais bien obligé de faire l'homme pour sa belle (eh oh, moi je fais déjà les vomis hein!), il tire sur les machines. On finit par se rendre compte que la bestiole est dans le tuyau d'évacuation du sèche-linge (qui vient direct du toit, à la verticale).
Je vais chercher une chaise, je me mets debout dessus, et je donne l'autorisation à Pasfou d'ouvrir.
-"Mais... on a vraiment besoin d'ouvrir? Je veux dire, on peut pas juste le laisser là?
- Ça dépend si tu veux que tes chemises sentent la-journée-de-printemps-colchiques-dans-les-prés ou le-tas-de-chair-pourrie-et-chauffée."

Pasfou hésite.

On finit par se mettre d'accord pour le sortir seulement le lendemain, dans l'espoir qu'il trouve le moyen de ressortir.

Pasfou passe la nuit à parler à un tuyau en alu: "Allez, vas-y! Tu peux le faire! Si tu le veux vraiment, tu y arriveras, c'est ça l'Amérique! Grimpe, va vers la lumière! Ah non merde, il fait nuit, j'ai rien dit." évoluant assez rapidement vers "Tu vas sortir de là espèce de cochonnerie! Mais c'est pas possible comment c'est CON une bestiole!"
Bon ok, il n'y a pas passé la nuit, mais il a parlé au tuyau, je l'ai vu.

Le lendemain, je reprends position sur la chaise et Pasfou décroche le tuyau du sèche-linge.

On voit passer un bébé opossum à grande vitesse. Ouf! On se regarde, on est forts hein, qu'est-ce qu'on est courageux, mon héro, calin, bisou, tout ça... puis on entend un bruit dans la cuisine. Euh, il est où le 'possum?

On le perd jusqu'au lendemain soir. Las de chercher on est affalé sur le canapé du salon à regarder un rerun de 'Friends', quand tranquillement un bébé opossum traverse le salon, l'air de rien, sniffant un coup ici, un coup là. Pasfou se lève lentement pour ouvrir la porte du jardin et moi je commence à aider du mieux que je peux alternant les "Roooh, qu'il est mignon, pauvre chou!" et les " AH! AH! PASFOU AU SECOURS IL VIENT PAR ICI! AAAAAAAH!".

J'aurai aimé vous montrer la vidéo de Pasfou courant partout dans le salon avec un balai (on aurait dit une discipline olympique d'époussetage), mais c'est pas du numérique.

Enfin, bon, le bébé 'possum a retrouvé le jardin et sa môman, un rat de la taille d'un chien, pour situer, bien 40 cm sans la queue (oui, au Texas tout est plus grand, cf les mini 'possums de Californie :-) ).


Encore du vomi

 
Dites-le moi si je vous fatigue avec les projections organiques de mes enfants, hein?
Petit Pasfou 1 souffre d'une crise d'asthme depuis deux jours , il est donc pompé de médicaments pas doux sur l'estomac.
Ce matin, il a vomi.
Il est désolé de ne pas avoir eu le temps de le faire dans un lieu approprié.

Je regarde par terre à côté de son lit.

Ouaip, ça va encore être pour moi ça.

Chic alors.

Et puis, chais pas pourquoi, une espèce de mutinerie, je décide de ne pas m'en occuper tout de suite. J'ai pas envie. Y en a marre du vomi.

Je suis descendue et je ne suis pas encore remontée. C'est bête, plus le temps passe, moins j'ai envie d'y aller.


À mon cher fils cadet

 
Et ça? Hein? J'l'ai peut-être rêvé ça?


[Le lendemain matin d'un soir où les parents s'étaient couché tôt. Les petits bouts noirs, c'est de la bande magnétique de cassette audio, d'une vingtaine de cassettes audio pour être exact.]

Nan, paskeu moi aussi je peux cafter!


Mon garage, c'est la jungle

 
Ce soir en allant chercher sa bière dans le frigo du garage, Pasfou voit du coin de l'oeil 'quelque chose' s'enfuir se cacher derrière des boîtes. Notre garage est habité.
Alors soit c'est un oppossum (40 % de chance), soit c'est un écureuil (40% de chance), soit c'est un cafard mutant géant (20% de chance).

J'espère que c'est un cafard mutant géant.



TV-B-Gone

 
J'en ai rêvé, Mitch Altman l'a fait.
Une télécommande qui éteint toutes les télés.
Inventée en réaction à la présence de plus en plus polluante de la télé dans la vie publique.
Elle a déclenchée des réactions assez chaudes .
Elle a déjà tellement de succès que le site web n'arrive plus à suivre et est en train d'être entièrement refondu.

Le seul souci, c'est qu'elle peut servir à les allumer aussi, c'est con.


Petit Pasfou 2 veut quitter la maison

 
Petit Pasfou 2 est en campagne depuis qu'il a passé la nuit chez Grand Brun et Grande Blonde: il veut habiter chez eux.
Non seulement on y mange que des trucs qu'on ne verrait jamais chez nous, on y boit que du Propel (que Pasfou a juré de ne pas laisser passer le seuil de la maison), non seulement il y a la télé (Petit Pasfou 2 est de loin l'enfant le plus accro à la télé que je connaisse) mais en plus Grande Blonde les dorlote, et Petit Pasfou 2 est particulièrement sensible au dorlotage (délivré en quantités moins importantes, il faut bien l'avouer, chez nous).
Bref, y a pas photo.

La semaine dernière, après une nuit au paradis terrestre décrit ci-dessus, il s'exclame avec un gros soupir:
"Si seulement Grande Blonde pouvait être notre maman!"
"Oh, là, là, oui! Si seulement!" lui répondis-je, avec le même sourire rêveur.

Hier soir, il décida de tenter un truc:

- "Grande Blonde, tu sais, quand tu n'es pas là, des fois, maman elle nous tire les oreilles ou les cheveux, ...comme ça [se le faisant à lui-même, gros nigaud qu'il est], ça fait mal quand même!"

L'horreur. Là en plein milieu d'un apéro sympa, Petit Pasfou 2 se déclare enfant battu et demande implicitement à Grande Blonde de le sauver en l'adoptant. Super.

Je repense à la fois où, au milieu d'un de nos premiers dîners avec les collègues américains de Pasfou, Pasfollette est venue me dire qu'elle ne trouvait pas son pyjama. Nue comme un ver.

Là, Petit Pasfou 2 la bat à l'hontomètre.

Grande Blonde réagit du mieux qu'elle peut, elle écoute Petit Pasfou 2, puis lui dit que grosso modo, elle a confiance en maman et ce qu'elle fait. Les hommes ne disent rien, gênés.

Moi, j'ai le sourire. Fixe. Crispé.
Résistant par je ne sais quel miracle à aller tirer un bon coup l'oreille de Petit Pasfou 2 pour le faire taire.


21.10.04

Pour Firefox et Thunderbird qui m'ont bien servi cette année

 
Via O. , une sympathique fête planétaire, ça m'fait rêver.
Surtout quand ça s'étend jusqu'au pôle Sud...!

J'aime bien Renard de Feu et Oiseau de Tonnerre (c'est des Native Americans, ceux qu'ont trouvé les noms????), ils me facilitent la vie comme y a pas photo, et j'aime les fêtes, mais...
...ce n'est pas parce qu'on utilise le même browser, qu'on va forcément s'entendre, vu les commentaires du post concernant une page de pub dans le NY Times.





18.10.04

Episode 2

 
La maîtresse obèse m'explique ce qu'est l'ADD [attention deficit disorder]. À l'époque, c'est surtout d'ADHD [ 'H' pour hyperactive] qu'on entendait parler, alors je proteste.

J'explique que PetitPasfou 1 est le plus calme et le plus docile des enfants (comme on n'avait plus vu de crise depuis plus de six mois, c'était vrai), et que je ne peux pas croire qu'il soit hyperactif. Elle m'explique à mon tour qu'il y a une 'nouvelle' version sans hyperactivité et qu'on pouvait demander à notre médecin de la Ritalin qui marchait très bien.

J'ai beau connaître mon fils, j'ai beau être persuadée qu'un enfant qui passe autant de temps à lire et à jouer à des jeux de société ne peut pas avoir de problème d'attention; je ne suis que débutante, c'est mon premier enfant, la femme en face de moi fait ça depuis 15 ans, c'est une professionnelle (alors qu'un parent reste un amateur), elle me convainc qu'il en va de l'avenir de mon fils.
Je rentre et j'appelle notre pédiatre pour prendre rendez-vous.

Dieu merci, notre pédiatre (celle qui trouve qu'il y aurait moins de viols en Europe si toutes les filles étaient armées) est un bon médecin.

Le lendemain, dans son cabinet on discute; elle pose quelques questions à Petit Pasfou 1, à moi. Elle me dit qu'elle pourrait faire faire les tests d'ADD à Petit Pasfou 1, mais qu'elle le connaît depuis presqu'un an et me garantit qu'il n'a pas d'ADD. Elle explique que la Ritalin est un dérivé d'amphétamines et que ça aurait un effet sur n'importe qui. Que les maîtresses mettent de plus en plus la pression sur les parents pour droguer leurs enfants. Que 25% des petits garçons de l'âge de PetitPasfou 1 dans le pays, sont sous ritalin [en octobre 2000, je suppose que c'est plus de nos jours]. Mais cela les altère, et c'est le but.

- "Moi, je ne prescris pas la Ritalin, ou seulement dans des cas extrêmes; mais si vous en voulez à tout prix, je peux vous donner le nom d'un collègue qui vous en donnera."

Voilà, Petit Pasfou 1, je m'excuse, car tu aurais pu avoir une scolarité facile. Au lieu, nous t'avons condamné à errer d'école en école et à subir la bêtise de tous ceux qui vénèrent la perfection froide et lisse d'un enfant-robot.
Je m'excuse, mais je ne regrette pas.
On t'aimait trop comme tu étais pour te donner de la Ritalin.


Lettres de motivation

 
Petit Pasfou 2:
-"Maman, il y a du peanut butter dans ces cookies?
- [moi, devant l'ordinateur en train de taper des lettres de motiv'] Mmmh? Je sais pas mon poussin..."

J'entends Petit Pasfou 1 insister qu'il n'y en a pas.

Une heure plus tard, alertée par le bruit, je cours en haut.

Petit Pasfou 2, pâle, mais content:

-"J'ai pas vomi dans la chambre! J'ai couru très très vite! Et j'ai vomi aux toilettes!
- Merci Petit Pasfou 2, maman apprécie beaucoup crois-moi!"

On lui nettoie la figure, il se brosse les dents, je lui donne de l'eau à boire et après l'avoir caliné et couché; je me décide à aller vérifier l'état des toilettes.

Trois murs à hauteur de 50 cm, le sol, chaque centimètre carré de l'*extérieur* de la cuvette.

À la puissance surnaturelle qu'est en train de s'esclaffer quelque part: je trouve que tu me dois au moins un super job de mes rêves, payé extraordinairement bien et à cinq minutes d'une école ouverte 24h/24.

J'envoie les lettres de motiv', je te laisse t'occuper de l'école.

17.10.04

Tout le monde en parle

 
Vous n'avez pas raté le "Crossfire" de vendredi dernier, j'espère?
Si oui, je vous le propose ici en entier (c'est une émission d'une demi-heure).

Jon Stewart, apparemment furax, met en lambeaux les pseudo-journalistes de "Crossfire" et ailleurs pour leur incapacité à se montrer à la hauteur de leur tâche.

Jon Stewart est un comique, animateur de l'émission "The Daily Show" sur Comedy Central qui couvre les sujets d'actualité de la journée.
Quand on l'invite sur un plateau, c'est pour faire rire le public et d'habitude il veut bien jouer son rôle.
Ce qui explique pourquoi les pauvres présentateurs de "Crossfire", qui pensaient se la couler douce, sont complètement affolés pendant toute la durée de l'émission.
À mon avis, ils ont du supplier leur producteur d'arrêter l'émission à la pause pub, mais il a du voir l'audience tripler et a du les renvoyer se faire massacrer sur le plateau.

"Crossfire" est une émission en direct proposée par CNN qui se prétend 'dure' avec les politiciens invités. Il y a un journaliste "de droite" et un "de gauche", et ils posent des questions aux politiciens, et parfois ils ne sont pas gentils, et ils pensent que cela suffit; mais ils manquent tellement d'originalité de perspective que cela tourne en rond et on n'apprend rien.
C'est typiquement sur ce genre d'émission que je m'énervais; c'était une des raisons pour lesquelles je ne voulais plus de télé.
C'est vrai quoi, si c'est juste pour s'énerver...

Et puis les vraiment bons morceaux, on les trouve sur internet le lendemain. :-)

P.S. Ne liez pas sur la vidéo, j'ai un plafond de traffic malheureusement. Merci!


16.10.04

Souvenirs - 2ème école; le début de la fin, épisode 1

 
Maintenant que je vous ai situé Petit Pasfou 1 au moment de notre arrivée sur le territoire US, je peux vous raconter la suite.
La "guérison miraculeuse" de Petit Pasfou 1, entre 4 ans et demi et 5 ans, se fit à la première école. Une école Montessori.
C'est pour cela, entre autres, que c'est mon école préférée de toutes. C'est aussi depuis ce moment que je voue une admiration sans bornes à la méthode Montessori à l'américaine.

Si je précise 'à l'américaine', c'est parce qu'il y a un nombre de contradictions entre cette méthode et les écrits de la grande Dame.

Après son passage à cette première école, Petit Pasfou 1 ne faisait donc plus ses colères.

On savait qu'il était intelligent et obéissant et on était confiant que ses débuts à la grande école se feraient sans difficulté.

On a passé le premier mois à penser que tout allait pour le mieux. Puis, Petit Pasfou 1 a commencé à rentrer de l'école avec des travaux à finir à la maison, un gros "INCOMPLETE" tamponné sur la feuille. Alors on finissait à la maison.
Petit Pasfou 1 n'arrivait pas à me fournir d'autre explication que "c'est trop long" quand je lui demandais pourquoi il n'avait pas achevé son travail. Naturellement, je lui expliquais qu'à l'école, long ou pas, il fallait faire le travail demandé.
Quand il s'est mis à ramener tous les jours des grandes feuilles tamponnées de ce détestable "INCOMPLETE" rouge, j'ai pris rendez-vous avec sa maîtresse, une dame obèse d'une quarantaine d'années.

Elle m'accueillit avec un "Je suis contente de vous voir je voulais vous parler de Petit Pasfou 1. On a des ennuis avec lui."

"Si elle avait des ennuis, si elle voulait me parler, pourquoi ne m'a-t-elle pas contacté?" fut ma première pensée. La deuxième, encore plus angoissée, était "Pourvu qu'il n'ai pas recommencé ses colères."

Mais son problème était tout autre.
Petit Pasfou 1, selon elle, souffrait d'un déficit d'attention.


Je vous présente Petit Pasfou 1

 
Il est temps que ça sorte.
Si vous voulez comprendre, il va falloir que je vous parle du début de la fin.
Pour vous parler du début de la fin, il va falloir que je vous parle de Petit Pasfou 1, qui est comme tous les enfants, unique. :-)

C'est un bonhomme qui n'a jamais été très expansif. Il nous a toujours fallu deviner ce qu'il pensait et ressentait.

Avec lui, le seul moyen de savoir s'il était heureux, c'était de détecter le minuscule relèvement d'un coin de sa bouche.
Ce qu'il était sérieux, petit! Il vous regardait avec ses grands yeux solennels, sans ciller. Il est encore un peu comme ça aujourd'hui, mais beaucoup beaucoup moins.

Entre 1 an et demi et 4 ans et demi, il vous piquait de ces colères à faire trembler les murs pour des toutes petites choses. Ce n'était pas un enfant terrible, c'était un être grave et important qui, enfermé dans le petit corps sans autorité d'un enfant de 4 ans, en vivait les expériences comme autant d'humiliations.
Moi aussi, si j'avais été grave et importante, ça m'aurait frustré que mes parents me coupent ma viande en parts non parfaitement égales et carrées. Il ne faisait jamais de comédie pour qu'on lui achète un jouet, ou ce genre de choses; non, c'était toujours des petits événements sans importance, un petit pois tombé dans la purée, l'ordre dans lequel on enfilait ses vêtements, et surtout, surtout, si les mots qui sortait de notre bouche n'étaient pas ceux qu'il attendait.

Exemple classique avec un adulte autre que Pasfou et moi:

-"Tiens Petit Pasfou 1, voici un bonbon pour toi.[Tendant un bonbon vert pris dans une boîte]
- Mmmmm! Merci [si j'étais dans le coin]!"

Et là, il se met à regarder le bonbon pendant au moins une minute, sous tous les angles.
Au bout d'un moment, l'adulte présent lui dit d'arrêter de jouer avec et de le mettre dans sa bouche. Petit Pasfou 1, très obéissant quand il n'est pas aux prises d'une colère, met immédiatement le bonbon dans la bouche.
Il ne le croquera pas, il veut le faire durer. Il est en train de réfléchir à ce bonbon, de se monter toute une théorie des bonbons verts, comment ils sont nés, comment ils vivent, etc. Puis, il a besoin d'une info pour continuer à monter sa Grande Théorie des Bonbons Verts, alors il veut bien sortir un instant de sa rêverie pour demander:

-"Ils sont quelle couleur les autres bonbons?
- Ah non! Tu ne peux pas en avoir encore, un ça suffit."

Et là, les hurlements commençaient, si incohérents qu'on mettait un quart d'heure à comprendre ce qui s'était passé. Il pleurait toutes les larmes de son corps, se frappait, frappait tout le monde, essayait de mordre, jetait des objets, s'asphyxiant parfois avec ses sanglots au point de bleuir des lèvres.
Et à chaque fois c'était une cacophonie de cris, ceux de Petit Pasfou 1 et ceux des adultes autour de lui. Tous criant pour se faire entendre au-dessus des hurlements:

Pasfolle: "Qu'est-ce que tu veux, Petit Pasfou 1?"
Autre adulte: "Il fait une colère parce qu'il veut encore un bonbon."
"Mais taisez-vous enfin!"
"C'est pas en faisant une colère que t'en auras encore, tu sais!"
"DIS MOI! Dis moi ce que tu veux Petit Pasfou 1! Je veux t'aider!"
"Jamais vu un enfant faire une crise pareille pour un bonbon!"
"Mais la ferme à la fin!"
"Mais... il va se faire mal, là!!"
"Petit Pasfou 1! Non! Ne fait pas ça! Dit à Maman ce que tu veux!"
"Tiens, tiens, voilà les bonbons, prends, prends!"

La boîte tendue par l'adulte voltigeait alors dans les airs.

"Ah bé, dis donc... maintenant il n'en veut plus..?!"

Je savais très bien que le cri du je-veux-encore-un-bonbon avait un autre son. Un son plus contrôlé, moins desespéré.

Entre deux hurlements, on finissait par comprendre ce qu'il voulait, ce dont il avait besoin pour se calmer, aller mieux. C'était toujours la même chose. Toujours.

Comprenez, les paroles Ah non! Tu ne peux pas en avoir encore, un ça suffit, suggéraient quelque chose qui n'avait rien à voir avec sa question.
Elles n'étaient pas à leur place, en somme.

Et ce qu'il nous demandait, c'était de reculer dans le temps pour corriger/réparer/effacer ces 'accrocs' dans sa vie qu'il trouvait insupportables. La réalisation que ce n'était pas possible ne faisait que redoubler sa frustration.

Vous vous dites peut-être qu'il aurait fallu le distraire, le détourner de son malheur.
C'est parce que vous croyez que quand vous réussissez à distraire un enfant, c'est parce que vous l'avez voulu.
C'est faux.
Si vous réussissez à distraire un enfant, c'est qu'il vous a laissé le faire.

Et une bonne claque? Oui, bien sûr qu'on a essayé. Mais il était dans un tel état qu'il ne la sentait pas.
Ma belle-mère (institutrice) ne sachant pas comment le calmer, un jour alors qu'elle était seule avec lui, lui balança un seau d'eau sur la tête. Elle dit que cela a marché.

Combien de fois nous avons "rejoué" une scène, en espérant lui faire croire qu'on récrivait l'histoire? Parfois, selon les circonstances et l'exactitude de la reconstitution, ça marchait.

Quand ce n'était pas possible, on essayait de le tenir jusqu'à la fin de la crise.
Alors hoquetant, exténué, pâle, il s'asseyait ou s'allongeait quelque part pour récupérer. Parfois il s'endormait.
Et on n'en reparlait plus, mais on vivait tous dans la terreur, le mot n'est pas trop fort, de sa prochaine colère.

On en a vécu la fin comme une véritable libération, sans avoir compris pourquoi notre fils était la victime de telles pertes de contrôle.

Chacun dans la famille y allait de sa théorie, nous proposant à l'occasion sinon des solutions, les causes possibles.
Beaucoup devaient penser tout bonnement qu'on était trop jeunes pour avoir des enfants.
Qu'on n'était pas assez strict, devait être pas mal répandu aussi.

Heureusement, nous on savait. On était les meilleurs parents du monde. :-)

Pendant longtemps, il a eu du mal avec l'humour. Il ne voyait pas de différence entre une blague ou de l'ironie, et un mensonge. Et il ne supportait pas qu'on lui mente.
Alors il s'énervait contre nous, Pasfou et moi; contre nous et nos "mensonges".

Rajoutez à ça son intelligence rigoureuse et ses lacunes en social skills , et vous obtenez notre petit Rainman à nous. :-)


15.10.04

J'ai ga - gné, j'ai ga - gné!

 
...euh, nan rien.
J'ai réussi à soumettre à ma volonté ce bête formattage html. Ha!
[En tout cas, ça marche sous IE.]

Toutes mes excuses...

 
... pour l'affichage sur une largeur excessive du post du 13.
J'ai déjà essayé de bidouiller un peu, mais ça n'a pas l'air d'avoir fait une différence; je vais revoir ça.

14.10.04

Independence Day - suite

 
Il n'y a ni procédure de green card, ni même de demande d'extension of stay en cours.
Il y a seulement une pauvre cloche de legal assistant qui ne connaît pas la différence entre un extension et un renouvellement de H1B.
Donc, effectivement, il nous manquait quelques mois avant d'avoir purgé notre peine en entier, nos six ans ne se terminant que le 1 octobre 2005.
Soit encore 352 jours à tenir.

Pasfou avait répondu à cet email par un: "I am not aware of a petition to extend my visa. Please tell me what this is in reference to."
Devant cette réponse sèche et pleine de mauvaise volonté, les avocats ont bien été obligés d'appeler la boîte de Pasfou.
C'est donc le super gros boss du centre d'Austin qui s'est pointé le lendemain matin dans le bureau de Pasfou.

-"Au fait, j'y pense là, mais on s'est dit que ce serait peut-être une bonne idée de faire durer ton visa au maximum... juste au cas où ton transfert soit encore retardé... juste au cas où."


Comptez sur les enfants

 
J'ai l'impression de couvrir pour la millième fois la définition de ce qu'est un verbe.
Chaque fois, j'essaie de donner une définition, une perspective ou des exemples différents, mais je constate que même les manuels ont du mal à donner une définition qui "colle" partout.

Au bout d'un moment, je me prends la tête dans les mains:

- "Je vais craquer, je vais craquer, je vais craquer."

Petit Pasfou 2, sans pitié, me sort avec son habituel sourire jusqu'aux oreilles:

- "Maman. Tu dis toujours ça..."

Des promesses, des promesses, et on attends toujours!


13.10.04

Independence Day

 
Ce n'est pas la fin du monde, personne n'est mort (pas encore), Pasfou n'a pas perdu son emploi (pas encore) et on n'est pas endettés jusqu'aux yeux (pas - ah pardon, si, là on y est).
Bref ce n'est pas une catastrophe.
J'ai juste très très envie de vomir.

Voici l'email surprise de la soirée:

-----Original Message-----
From: Slavetraders [mailto:visas@slavetraders.com]
Sent: Wednesday, October 13, 2004 6:07 PM
To: pasfou
Cc: Kelkin Konkonépa
Subject: PASFOU/eg


Hello Mr. Pasfou,

We have been authorized to prepare the paperwork for your H-1B extension.
Your file shows copies of I-94 cards stating that August 23, 2002 was your most recent U.S. entry date, and September 17, 2002 as the most recent U.S. entry date for your wife and children. If those dates are not the most recent, please send us copies of your and your family's most recent I-94 cards. In addition, please send us a copy of your and your family's passport information page. Scanning and emailing is the preferred method.

It is currently taking USCIS approximately 5-7 months to process extension petitions. Traveling outside of the U.S. is not recommended while petitions are pending at USCIS. If you have any questions, please let us know.
Thank you.

Regards,
Kélkin Kivapassé Insalkardeur
Legal Assistant
Slave Traders Office
# ******* Drive, Suite #
Houston, Texas 77###
(713) ###-#### Telephone
(713) ###-#### Fax

Pour info, nous on a rien demandé; on venait à peine de digérer qu'on allait sans doute devoir rester jusqu'à la fin de notre visa. Je me répète la date tous les jours à voix haute; il n'y a personne dans mon entourage qui ne la connaît pas. Elle est écrite sur nos visas, elle est sur le tampon de nos I-94.
Internet, y dit qu'on peut pas renouveler un H1B plus d'une fois. C'était fait, c'était imparable, la boîte de Pasfou serait OBLIGÉE de nous transférer.
Quand on a pris la maison, on a fait des pieds et des mains pour avoir un bail se terminant exactement à cette merveilleuse date:

Le 4 avril 2005. Independence Day.

Oui, la Dodge tiendrait, moi et les enfants on tiendrait, bien au chaud dans notre bulle de homeschooling quasi hermétique, à l'abri du Texas et de ses écoles, à l'abri des USA, de leur président et de leurs guerres.
Pendant 6 mois, je pourrais même faire semblant d'avoir un travail, je pourrais oublier que dehors, je ne suis qu'un portefeuille ambulant, je ne suis là que pour réinjecter le maximum du salaire de mon spouse dans l'économie US, pour s'assurer qu'un maximum de cet argent reste sur le territoire.
Je pourrais oublier que nos impôts financent Bush et ses folies, je pourrais oublier que je n'ai pas mon mot à dire. Je pourrais oublier que la nourriture ici est un poison, qui agit imperceptiblement sur nos organismes, dont les toxines s'accumulent lentement dans le corps tout neuf et propre de nos enfants.

Pendant 6 mois, dans cette maison, je pourrais fermer les yeux très fort, retenir ma respiration et m'imaginer dans un bunker. Tenir, quoi.

Et on ne rentre pas en France à Noël parce que mon prochain départ sera mon dernier, je me disais. Et surtout, pour que notre retour en septembre 2004 sur le territoire US soit notre dernier, je me disais.
Plus jamais ça, de me faire faire 2 heures de queue avec trois enfants fatigués, tout ça pour me traiter comme une criminelle, prendre ma photo, mes empreintes (alors que je ne VEUX MEME PAS ETRE LA, BORDEL!).
Non, je n'arrive pas à m'y habituer, je crois que je n'ai pas envie de m'habituer, ça me rendra toujours malade; alors je ne le ferai plus... je me disais.

Quand va-t-on donc revoir la France?

Et bien, ici, c'est la version que je connaissais: c'est 6 ans max pour les H1B (sauf cas *exceptionnel*).

Par contre, je deviens sans doute folle finalement, mais ici (dans Q14), l'USCIS a l'air de dire que les extensions of stay sont accordés lorsqu'une demande de green card est en cours depuis plus d'un an:

"Finally, AC21 gives extensions of H-1B status in one-year increments [donc obligatoirement un an] to H-1B aliens who have an employment-based immigrant visa [= green card] petition or application for adjustment of status pending if It has been more than 365 days since the visa petition or the labor certification application has been filed. Note that the adjustment application, labor certification, or visa petition need not necessarily have been pending for a year to obtain this "benefit"[*cough* *cough* *splutter*...]. The only requirement is that 365 days have passed since filing of the labor certification or immigrant visa petition."

*Sueurs Froides*
'Y nous auraient quand même pas commencé une procédure de Green Card derrière not' dos..?!

En attendant, on passe de "plus que 6 mois" à "encore 18 mois".

La Dodge ne tiendra jamais.


12.10.04

Le Petit Nicolas

 
En lisant cet article sur Le Monde.fr, je me suis souvenue de tout ce que je devais au Petit Nicolas:

- des franches rigolades cachée sous ma couette, tard le soir, naturellement
- la confirmation que les adultes étaient tous plus bêtes que les enfants,
- la découverte que c'était pas grave parce qu'ils ne s'en portaient pas plus mal finalement
- la pensée, pour la première fois, que faire des enfants ça serait rigolo
- la certitude (n'habitant pas en France à l'époque) pendant des années que le jour de congé scolaire était encore le jeudi en France
- l'irrépressible besoin d'utiliser le mot "chouette" au moins une fois par jour, pour le restant de ma vie

J'ai acheté toute la serie à Petit Pasfou 1 il y a deux ans. Quand je les lui ai donnés, j'ai commencé à les feuilleter et j'ai replongé aussitôt. Et la, c'était encore meilleur, parce que je 'vivais' les aventures du côté des parents en plus.

Et les jours où les enfants me poussent à bout, et que je suis à deux doigts de la crise de nerfs, c'est une image du surveillant "le Bouillon", avec ses gros yeux, ou de la maîtresse, l'air atterré, qui me vient à l'esprit, me fait rire et nous sauve ainsi la vie.

Et le soir, quand je passe devant la chambre de Petit Pasfou 1 et que je l'entends glousser sous sa couette alors qu'il devrait dormir, si je détourne mes pas, si je n'entre pas dans la chambre pour sévir... c'est que le Petit Nicolas est passé par là.


Une partie d'échecs

 
Aux hurlements de Pasfollette, je comprends que Petit Pasfou 2 a encore triché. En effet, j'entends Petit Pasfou 1, la voix de la raison, calmer sa soeur et confirmer à Petit Pasfou 2 qu'il n'a pas le droit de déplacer sa pièce comme ça.
Dans cette situation, Petit Pasfou 2 a toujours la même réponse: "Mais je sais, mais elle veut aller là, la tour. Comment elle va là alors? Hein?"
Petit Pasfou 2 connaît très bien les règles, c'est la notion de contrainte qu'il ne maîtrise pas. :-)

C'est drôle que Petit Pasfou 2 et Pasfollette connaissent aussi bien les mouvements des pièces, considérant que je les ai montrés une fois... il y a 5 ans... et seulement à leur frère.

Perso, j'ai jamais aimé ce truc. À dix ans, on m'a montré, j'ai essayé, je me suis vite ennuyé et je n'y ai plus touché.

Chez nous, on jouait au Mille Bornes. Au moins tout le monde pouvait jouer ensemble et c'était rigolo et il n'y avait pas de longs silences où il ne se passait rien.
C'était bien le Mille Bornes.

Puis il y a 5 ans, on discutait avec Pasfou, et je ne sais plus comment c'est arrivé dans la conversation, mais grosso modo, dans la famille de Pasfou, cela se jouait. Les grand-parents, les parents, les enfants, et patati et patata.

Moi, convaincue que les échecs ça sert seulement pour frimer, je lui dit que c'est vraiment que des conneries ce machin, et que c'est bien là le signe d'une famille ultra bourgeoise s'il en est (tout ça avec un petit reniflement dédaigneux) et que ça me fait bien rigoler parce que n'importe quel péquin peut apprendre à jouer et que ça veut pas dire que t'es super intelligent, seulement super bourge et que surtout tu t'emmerdes ferme dans la vie.
[Vous sentez le petit égo susceptible pointant le bout de son nez, là? :-) ]

Pasfou me fait un grand sourire et me dit: "Je t'ai vraiment sorti du caniveau, hein?"

Le lendemain, encore toute furax, je veux lui montrer que n'importe quel primate peut apprendre les échecs. Je sors au Toys R Us du coin acheter un jeu d'échecs premier prix et comme je n'ai pas de singe sous la main, je décide de faire l'expérience sur notre fils de 4 ans.

Ne sachant pas jouer moi-même, il a fallu que je lise la notice naturellement.
Puis que je la traduise pour Petit Pasfou 1:

"Alors tu vois, le roi marron et le roi blanc se font la guerre depuis 100 ans. Au début, ils avaient chacun une immense armée, mais à force de se faire la guerre comme des idiots, ils n'ont plus que ça [en lui montrant les pièces sur l'échiquier].
Maintenant, tu vois, ils sont sur le point de se battre encore, mais cette fois-ci, ça sera la dernière bataille; cette fois ci, ils vont se battre jusqu'à ce qu'un des rois soit fait prisonnier.
Le jeu c'est d'essayer de faire gagner son roi.

Alors ceux qui restent dans l'armée, c'est que les plus nuls.

Les pions c'est les petits soldats qui ont vu tous leurs copains se faire prisonnier, alors maintenant, ils se méfient vachement. Quand la bataille commence, ils doivent se montrer courageux alors ils avancent de deux cases, mais après, ils n'avancent que d'une case à la fois. Et ils ne font de prisonnier, que s'ils peuvent le prendre en diagonale, parce qu'en face à face, ils auraient trop peur. Et ils n'ont pas le droit de reculer, sinon le roi les fait fusiller.

Les fous, ils sont tellement fous qu'ils refusent de laisser leurs pieds toucher une couleur différente. Celui qui est sur du marron, il faut toujours qu'il passe sur les cases marrons et celui qui est sur du blanc, il faut toujours qu'il passe sur les cases blanches... Oui, c'est un peu comme toi quand tu veux pas toucher les lignes sur le trottoir avec tes pieds.

Les cavaliers, ça ne les intéresse pas trop la guerre, tu vois. Ils aiment juste faire du cheval eux. Alors à chaque fois qu'ils doivent se dépacer, ils en profitent pour faire ce qu'ils adorent vraiment: sauter; ce qui fait que c'est impossible de les faire aller tout droit. Ils vont avancer de deux cases comme il faut puis ils vont voir une haie ou un petit mur sur le côté, et hop! une case de côté. C'est pénible, mais au moins y en a qui s'amusent à la guerre.

Alors les rois, ils ont tellement fait la guerre, qu'il ne reste plus rien de leur château, à part deux tours. C'est nul hein? Ils avaient des super châteaux avant en plus, avec des lits superposés et tout. A l'intérieur de chaque tour, il y a quelqu'un chargé de la porter (ouais, c'est des toutes petites mini-tours) mais comme il ne voit presque rien, il est obligé de suivre les lignes quand il se déplace, alors les tours, elles ne peuvent que aller en avant, en arrière, à droite ou à gauche, pas en diagonale.

Les rois, ils sont très vieux et très gros, parce qu'un roi n'a jamais rien besoin de faire lui-même, tout le monde fait tout pour lui, alors il ne bouge pas beaucoup. C'est bien simple, ils sont tellement vieux et gros les rois, qu'ils ne peuvent pas se déplacer de plus d'une case, dans le sens qu'ils veulent bien sûr, puisqu'ils sont rois.

Les reines, elles sont comme des mamans. Elles courent tout le temps dans tous les sens pour aller chercher le doudou du roi, pour aller lui chercher un verre d'eau, pour aller chercher sa deuxième chaussure, alors du coup elles sont drôlement entraînées; elles peuvent se déplacer comme elles veulent, en suivant les lignes ou les diagonales. Et comme elles sont un peu coquettes, les reines aiment commencer sur une case de la même couleur que leur robe.

C'est toujours les blancs qui commencent parce que c'est eux les plus pressés. Tu comprends, le plus de temps ils passent sur le champ de bataille, le plus leurs costumes blancs se tachent de boue. Oui, c'est un peu bête de faire la guerre habillé en blanc."

Finalement, ma démonstration a fait long feu quand Petit Pasfou 1 a voulu jouer avec son père avant de ne savoir ce qu'était un roque ou une promotion. Il s'en est pris plein la tête, comme son père ne voyait pas pourquoi il devrait le ménager (juste parce qu'il a quatre ans et qu'il débute!).

J'ai laissé tomber les 'leçons' parce que ça me barbait et du coup, c'est Petit Pasfou 1 qui a appris à son frère, puis à sa soeur à jouer, avec l'aide de la fameuse notice.

En ce moment, ils y jouent tous les jours, en faisant les voix, les bruits de canons, etc. Petit Pasfou 1, pas fou, laisse son frère et sa soeur gagner juste assez souvent pour qu'ils veuillent encore jouer avec lui.

Moi, je ne suis toujours pas réconciliée avec ce bête jeu. En revanche, pour l'anniversaire de Petit Pasfou 2, samedi, je vais tenter d'introduire un autre truc vachement plus chouette.





11.10.04

Superman est mort

 
Ce matin à la radio, on a entendu que Christopher Reeve était décédé.
Comme ils m'entendent m'exclamer, j'explique aux enfants que l'acteur qui joue leur superhéro préféré (eh oui, on est très traditionnaliste mine de rien) est mort.

Réaction de Pasfollette: "Heureusement que tu as encore ton costume de Superman, Petit Pasfou 2!"

Donc voilà, je voulais vous rassurer, tout n'est pas perdu.
Et ne vous inquiétez pas si vous trouvez que Superman a rapetissé et qu'il a un peu l'air 'goofy': le p'tit nouveau s'entraîne depuis l'âge de 2 ans. Je pense qu'il est au point.


8.10.04

Get well card

 
Grande Blonde est malade, alors on a décidé de lui faire une get well card.
Chacun des enfants a fait un dessin.

Celui de Pasfollette d'abord:



"Grande Blonde prenant ses aises dans son canapé"

Ensuite, celui de Petit Pasfou 1:



"Grande Blonde se détendant à la piscine"

Enfin, viens le tour de Petit Pasfou 2:



"Grand Brun chatouillant les pieds de Grande Blonde, allongée dans son canapé, télécommande en main" [le bonheur vrai de vrai, quoi]

Je vous ai épargné:

"Grande Blonde dans la piscine en train de donner un spectacle de marionnettes qui éclabousse la bassine pleine de bugs qui est sur le rebord de la piscine. Et ça c'est aussi Grande Blonde, avec un noeud dans les cheveux et une énorme sucette en forme de tête de Shrek, mais elle a plein de jambes alors en vrai, celle-là c'est un Grande Blonde-bug [mais si, ces fameux insectes qui pour se camoufler dans la nature prennent l'apparence d'une Grande Blonde]. Là? C'est un alien qui se fait tuer à coup de pistolet, regarde on voit le chemin des balles; pourquoi?"

Grande Blonde, GET WELL SOON!


7.10.04

Pasfou jaloux?

 
Rapport au post du 5/10.

Pasfou, l'air sombre, me demande:

"Ça veut dire quoi ça - 'il a été très doux' ?"

:-)



Something like that - Tim McGraw

 
Pasfolle, décidant tout d'un coup de chanter à tue-tête avec sa radio country préférée:
"...She had a suntan line and red lipstick;
I worked so hard for that first kiss
..."

Petit Pasfou 2, derrière elle: [gloussement] Ewwww!

Mon p'tit père, quand tu lira ça dans 10 ans...




5.10.04

Avec du retard

 
Bon, comme Pasfou a l'air de s'être calmé sur le sujet (j'espère...), je vais vous raconter comment j'ai transformé un des mecs les plus relax du monde - le mien, en gros macho furieux et vociférant.

C'est bien simple: j'ai abîmé son jouet préféré.
Je l'ai irrémédiablement amoché pour toujours et l'éternité jusqu'à la mort.
Et je l'ai fait EXPRÈS en plus.

C'est bien ça mon amour? :-)

Ce fut une campagne de longue haleine. Sept ans que j'attendais le moment opportun.
Puis il y a deux semaines, Grande Blonde est passée. On a laissé les enfants au Kid Space sur la 183, puis on s'est dirigé vers downtown. Grande Blonde savait où m'emmener, et on finit par arriver sur Guadalupe.
Derrière un petit immeuble, on monte un escalier en bois qui mène à une porte et on entre sans frapper.
A l'intérieur, les murs sont couverts de petits dessins et j'entends un bruit de fraise électrique. Brrrr!
Soudain, les dessins prennent un air plutôt menaçant. C'est drôle parce que c'est quand même que des crânes avec des yeux jaunes et des dents de vampire pleins de sang; le truc qui met à l'aise d'habitude.

Lorsque Grande Blonde voit ma tête, elle m'agrippe fermement avec un gros sourire.

Héhé. Merde.

Elle ne va pas me laisser me défiler.

La petite fille de la famille Addams nous accueille. Elle est adorable, elle s'entraîne dur à pas nous sourire. Avec ses cheveux noirs et sa peau couleur 'Maman, je crois que je vais vom-...', elle m'est tout de suite sympathique.
Elle ne croit pas une seconde que je vais rester. Elle prends l'air désabusé, hyper-blasé-de-la-vie-tu-vois, et me montre des catalogues sur une table.
Qu'est ce qu'elle est mignonne à nous faire son numéro alors qu'elle a pas l'âge de s'acheter un paquet de cloppes. :-)

Bref, il y a une heure et demie d'attente. Alors, pour passer le temps, je continue de chercher un dessin sans crâne, sans seins nus et sans motif tribal.
Grande Blonde, de son côté, va mettre le sort d'une de ses narines entre les mains de la petite Addams. Elle m'invite à assister au rituel. J'y vais parce que je ne veux pas rester toute seule avec ce bruit de fraise électrique.
Ils croient que j'ai pas vu Marathon Man ou quoi?
Quant à la scène où Grande Blonde s'est tranquillement laissé enfoncer un machin dans le nez, ben comme ça, j'étais assez sûre que je ne pourrais pas me sentir pire.

Finalement, Paco se pointe. Blagueur, super cool, artiste passionné. Je lui explique que je n'ai pas trouvé ce que je veux alors il me le dessine. Le résultat est un mélange gothico-barbiesque.
Parfait, quoi.

Une heure plus tard, je sortais avec un souvenir indélibile d'Austin (dont une des particuliarités est d'avoir la plus grosse colonie de chauve-souris du monde libre, logée sous Congress Bridge - à voir au crépuscule).

Je recommande l'endroit. Je recommande chaleureusement l'artiste: Paco Cendon, parce qu'il a été très doux. Vous pouvez lire sa présentation très drôle de comment il est arrivé aux US et ici, il y a des photos de lui (avec le chapeau de cowboy) et sa boutique 'Screamink' située à Playa Del Carmen au Mexique.

Par contre, je ne recommande pas de le faire si vous êtes marié à Pasfou, vous allez vous faire super salement recevoir.

Quand il aura repris connaissance.






...







[Maman, ne va pas plus loin!]










...











[Tu l'auras voulu! :-) ]





...










Pffff...

 
Pas de travail
Pas d'école
Pas de plans d'avenir.
Pas de quoi chasser les idées noires en s'empiffrant de bonne bouffe, juste de quoi s'engraisser sans plaisir.

Même pas de *#!$@* de bonne raison d'être déprimée.

Mari vachement beau, vachement intelligent, vachement câlin et en bonne santé.
Enfants tolérables et en bonne santé.
Famille aimante, dispo et en bonne santé.
Plus d'amis que ce que je mérite.
Certificat de mariage de Las Vegas.
Belle résidence principale (libre de toute télé).
Belle résidence secondaire (libre de toute télé).
Magnifique Dodge Caravan qui tient le coup malgré notre refus de dépenser le moindre sou dessus.
Énorme talent pour trouver de nouveaux caprices à satisfaire.

Bref, une vie de reine.

Et bien ce soir, la reine, fallait voir sa tête quand elle s'est rendue compte qu'il n'y avait plus de glaçons à mettre dans la Suze.

Le jour où tu piques une crise pour un glaçon, tu sais que tu as été trop gâtée, y a pas à dire...


3.10.04

Jalousie maladive

 
Je suis d'une nature plutôt jalouse. Si, si, si.
Il paraît qu'on peut qualifier ça de 'maladif' dès lors qu'on tombe dans la paranoïa.

Il y a quelques jours, je cherchais une sauteuse toute neuve, ramenée de France en janvier.
Au bout de 5 minutes à chercher, je me disais:

"C'est pas possible, il y a combien de placards dans cette cuisine? Où est-ce qu'on a rangé cette bête sauteuse?

Peut-être qu'elle est encore dans une boîte? Non, pourtant...non, je me souviens m'en être servie la semaine dernière.

Mais, c'est dingue [cherchant dans le garage]! Où est ce truc?

M'enfin c'est quoi cette histoire à la fin! [après avoir cherché sous mon lit] Ça disparaît pas comme ça une sauteuse, c'est quelqu'un qui l'a rangé n'importe comment.

C'est bizarre, Pasfou la rangerait dans la cuisine. Ça doit être une troisième personne.

Une troisième personne... qui aurait les clés...

Ah-ha! Je le savais! Pasfou a une maîtresse et il lui a refilé les clés. Rôôô!Il est gonflé!!...

...et elle doit me haïr, être super jalouse, vouloir être à ma place, tout ça...

...alors, elle a piqué ma sauteuse, pour se venger. C'est malin, je fais comment maintenant pour faire revenir le poulet?
Tout ça, c'est la faute de Pasfou, je vais lui dire, moi, comment c'est une sale voleuse sa traînée, ha!

Téléphone en main, je cherche le numéro de Pasfou dans le phonebook de mon portable, tout en continuant d'ouvrir et de fermer les placards de la cuisine.
Pour résumer, je suis donc sur le point d'appeler Pasfou au bureau pour l'engueuler parce qu'il a hypothétiquement donné une clé de chez nous à une maîtresse (que j'ai inventée 5 minutes plus tôt) et qu'il a vraiment un drôle de culot, parce que déjà on n'est pas d'accord pour la maîtresse, mais si en plus elle vient piquer des trucs ça va plus du tout - ah, tiens...
La sauteuse.
Là, sous la passoire.

Et c'est comme ça que Pasfou a échappé à une belle scène de ménage.


2.10.04

Dear La lectrice,

 
If I were really using an arrogant tone to show just how narrow my little world is, this is what you would be reading:

"Let me tell you all about how atrociously dumb and inferior Americans really are.

The way they embrace their religion with no true independant thought, no doubt, no questions and hence, no real faith, is dumb.
They just read the book like its a f***ing manual for life. The bible is God's word, not 'How to be a good person for dummies' for Pete's sake! God's talking to you, not playing 'Simon says', stop embarrassing Him and use that brain he gave you.

The way they think entrepreneurs are just the bee's knees is primitive as well as dumb.

The way they eat is so damn stupid it's a wonder any of them are still alive. They'd be healthier if they ate proper food and smoked a pack a day, I swear! The f***ing SHAMPOO has more natural ingredients (99% natural the bottle used to claim) in it than some of the stuff they put in their stomachs. And as long as it's fat-free or sugar-free, they *actually* believe they can scoff down as much as they like!

The way they run their country is dumb; they vote in November then happily sit on their ever-widening behinds and watch 'Survivor' for the rest of the year.

The way they let television pollute their life, their emotions, their personality, the way they allow it to dull their sense of humor, the way they don't mind sounding like someone on 'Friends', because, after all, 'Friends' is funny and cool and it beats working at being funny and cool in your OWN way, is dumb.

The way they teach is dumb. They have plenty of fun and games at school then expect the kids to pluck the actual lesson they must learn from the fuzzy cloud of fun and games. If the kid doesn't get that all the fun and games that happen at school have a hidden objective and that he must pay attention as if he were learning a lesson, he's lost. He's branded as ADD. He no longer counts. Basically, it's like throwing half the kids out in the trash.

No critical thought. Ever. Any critical thought they believe they might have can be traced straight back to either SNL or the West Wing. Expecting the common American man/woman to actually give birth to an original thought is a lot like asking Thomas Kinkade to paint something else than a cottage, something he's actually *seen*, like skyscrapers. Can't be done.
Expecting the common American man/woman to have any sort of critical thought is like asking a stick insect to bear fruit.
So if you ever witness an American voicing an original critical thought, he's on a screen and it took 10 writers for THAT little miracle to happen.

The way they aren't worried that their attention span is so limited, is dumb. Getting a drink, taking a sip, getting a snack, nibbling, getting some gum, chewing it, playing with their cell phone are all strategies Americans use to stay focused on what someone is saying. They cannot just sit and listen.
It's incredibly ironic that they think ADD is an illness. Wake up guys, this is who you ARE!
Thankfully, they've started to market drugs for adult ADD now. Soon, every American household will be happily popping Ritalin along with the daily vitamin, the crappy coffee and the fat-free, sugar-free, vitamin enriched, artificially flavored, 100% chemical yet-amazingly-somehow-good-for-you breakfast."

I could go on for pages. Heck, I could write a book about all the ways Americans are dumb, but...

... none of it would be true.

I can't deny that I have, at various stages of frustration and fury when confronted with a situation I didn't understand, let these thoughts cross my mind. In fact, I've taken great pleasure in formulating twisted theories, throwing insults and predicting the downfall of the entire American population in my head.

However, for the record.

For every item in the list above, I can think of a French person it applies to.

Every single American I see on a regular basis is intelligent, active, well informed, well educated and as far removed from superficiality as I've ever seen, altogether proving every item above a lie.


Finally, ever notice how when someone is having a bad day if they try to be funny, it comes out sounding sarcastic; if they try to be clever, it comes out sounding cynical; if they try to be wise, it comes out sounding pompous and if they talk about whatever it is that's making their day bad, they sound bitter and self-pitying?

If you're having a bad day, I guess you should just shut up.

I'm having a bad day. I should therefore shut up instead of inadvertently offending readers.

Problem is, I'm having bad day after bad day, not through any particular event, it's not like I come across 5 yellow cars every morning or anything (for 'The curious incident of the dog in the night' fans).
I'm just not a happy gal these days.

And here's the thing:I don't want to give up my blog. If I am on my way to a full blown depression, I'd like to have something to do when they lock me away.

So let's strike a deal; I will stay away from my blog on my worst days and you, reader, can be especially forgiving of any offending material.

Deal?


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