Vu le boucan qu'il a fait pendant la nuit.
Les cafards sont des bestioles plein de délicatesse qui ne courent pas partout en essayant de se manger le maximum d'objets dans la tête.
Et quand ça meurt, ça se dessèche au lieu de pourrir lentement avec odeurs et mouches, d'où ma préférence.
Quand on a acheté notre maison à Houston, il me semble que c'est notre assureur qui nous disait que les écureuils leur coûtaient atrocement cher. Ils descendent par la cheminée, à moitié accidentellement, puis détruisent tout à l'intérieur dans la panique pour ressortir (vases cassés, rideaux déchirés, canapés massacrés, meubles griffés le tout parsemé de sympathiques petites crottes).
C'est dans cette maison qu'un soir, j'entends un truc qui bouge derrière les machines à linge. Complètement pétée de trouille, j'appelle Pasfou.
Complètement pété de trouille aussi, mais bien obligé de faire l'homme pour sa belle (eh oh, moi je fais déjà les vomis hein!), il tire sur les machines. On finit par se rendre compte que la bestiole est dans le tuyau d'évacuation du sèche-linge (qui vient direct du toit, à la verticale).
Je vais chercher une chaise, je me mets debout dessus, et je donne l'autorisation à Pasfou d'ouvrir.
-"Mais... on a vraiment besoin d'ouvrir? Je veux dire, on peut pas juste le laisser là?
- Ça dépend si tu veux que tes chemises sentent la-journée-de-printemps-colchiques-dans-les-prés ou le-tas-de-chair-pourrie-et-chauffée."
Pasfou hésite.
On finit par se mettre d'accord pour le sortir seulement le lendemain, dans l'espoir qu'il trouve le moyen de ressortir.
Pasfou passe la nuit à parler à un tuyau en alu: "Allez, vas-y! Tu peux le faire! Si tu le veux vraiment, tu y arriveras, c'est ça l'Amérique! Grimpe, va vers la lumière! Ah non merde, il fait nuit, j'ai rien dit." évoluant assez rapidement vers "Tu vas sortir de là espèce de cochonnerie! Mais c'est pas possible comment c'est CON une bestiole!"
Bon ok, il n'y a pas passé la nuit, mais il a parlé au tuyau, je l'ai vu.
Le lendemain, je reprends position sur la chaise et Pasfou décroche le tuyau du sèche-linge.
On voit passer un bébé opossum à grande vitesse. Ouf! On se regarde, on est forts hein, qu'est-ce qu'on est courageux, mon héro, calin, bisou, tout ça... puis on entend un bruit dans la cuisine. Euh, il est où le 'possum?
On le perd jusqu'au lendemain soir. Las de chercher on est affalé sur le canapé du salon à regarder un
rerun de 'Friends', quand tranquillement un bébé opossum traverse le salon, l'air de rien, sniffant un coup ici, un coup là. Pasfou se lève lentement pour ouvrir la porte du jardin et moi je commence à aider du mieux que je peux alternant les "Roooh, qu'il est mignon, pauvre chou!" et les " AH! AH! PASFOU AU SECOURS IL VIENT PAR ICI! AAAAAAAH!".
J'aurai aimé vous montrer la vidéo de Pasfou courant partout dans le salon avec un balai (on aurait dit une discipline olympique d'époussetage), mais c'est pas du numérique.
Enfin, bon, le bébé 'possum a retrouvé le jardin et sa môman,
un rat de la taille d'un chien, pour situer, bien 40 cm sans la queue (oui, au Texas tout est plus grand, cf les
mini 'possums de Californie :-) ).
# rédigé par
Pasfolle à 16:35