Excusez mon posage de lapin du 22, mais je suis alitée avec 40 de fièvre depuis le 23 (le 22, c'était déjà pas la forme).
C'est Pasfollette qui a commencé le 20, en route pour Houston. On s'est dit qu'on allait bien trouver du paracétamol ou de l'ibuprofène avant l'embarquement, mais il n'y avait que des dosages adultes dans les boutiques de l'aéroport, alors pendant tout le vol on a du faire des calculs hyper sophistiqués à partir du poids, de la taille et tour de hanche de Pasfollette en rapport avec le poids, la taille et le tour de hanche de l'Américain adulte moyen et le poids, la taille et le tour de hanche des cachets d'ibuprofène.
On est arrivé dimanche après-midi dans notre petit chez nous Vendômois. Pasfollette vogue entre 39 et 40, *avec* les antipyrétiques. Lundi matin, on est chez la pédiatre.
Elle commence à dire que ce serait bien un truc du genre grippe, et là, Pasfolle l'arrête tout de suite:
"Aaah non! Non, non, non, non, non! Niet! Pas possible! Vaccin il y a un mois! Donc pas question!"
La pédiatre, par ailleurs une femme intelligente, connaissant bien Pasfolle pour l'avoir vu grandir, reconnaît les symptômes précurseurs d'une petite crise de nerfs et instantanément modifie son diagnostic pour que le mot "grippe" n'apparaisse pas.
Pasfollette est donc ressortie avec "un virus donnant de très fortes poussées de fièvre et une laryngite".
Qu'est-ce qu'elle est bien cette pédiatre.
Bref, pendant qu'on s'occupait de la petite, je commençais déjà à prendre des cachets. Mardi matin, c'est mon tour. Je vais chez mon médecin, et je trouve à sa place son remplaçant. Chouette, c'est un ancien copain de classe!
Quand je suis malade j'ai tendance à croire que les médecins ne veulent pas vraiment me voir guérie. Je me fais des gros cinémas, comme quoi les médecins rigolent tous bien entre eux, se gardent les "vrais" médocs et nous renvoient chez nous avec des bonbons au sucre.
Mais S*, il me ferait pas ça. Il était sympa en 5ème, S*. Brave type comme il est, il va me donner les "vrais" médocs. Dans la salle d'attente, je suis déjà toute attendrie de la sollicitude qu'il ne manquera pas de manifester à mon égard. Tiens, je vais lui demander son numéro de téléphone, et puis on l'invitera à prendre un verre chez nous pour la peine.
Une demie heure plus tard, je ressors avec une ordonnance pour du doliprane, un expectorant de base, un sirop "pour maux de gorge peu intenses et sans fièvre" et quelques doutes.
Deux jours plus tard, je n'ai plus aucun doute: c'est une tentative d'assassinat, ni plus, ni moins! Je suis quasi mourante de fièvre, j'ai mal comme si j'avais passé une semaine dans le tambour de la machine à laver en essorage à 1200 trs et ce TRAITRE me file le niveau zéro de l'antalgique!
Petit Pasfou 2 est tombé malade un jour après moi, mais sa période de super fièvre n'a duré que deux jours, puis c'était le tour de Petit Pasfou 1.
Bref, on n'a fêté Noël ni chez belle-maman le 24, ni chez mes parents le 25 et aujourd'hui, vu combien Pasfollette et Petit Pasfou 1 chauffent la maison, on ne fera sans doute pas Noël chez beau-papa.
On est contents d'avoir fait 10 000 km pour passer Noël en famille.
Ce matin, j'ai un petit creux. J'ai l'impression d'aller mieux. Maintenant que je commence à emerger, deux tâches s'imposent:
1) Poster sur mon blog chéri qui m'a drôlement manqué
2) Appeler S* pour l'inviter à prendre un verre (dans lequel Pasfollette aura bu deux minutes auparavant, gnek, gnek, gnek...)
J'ai dix valises, plus cinq bagages cabine à faire.
Avant, j'aurai besoin de laver le tas de linge sale qui traîne dans ma buanderie.
Il faut aussi que je finisse mes 70 cartes de voeux et que je prenne rendez-vous avec Laura Bush (l'école des garçons) pour leur dire qu'on ne va pas être là en janvier.
Sans parler de la douzaine de cadeaux de Noël qu'il me manque encore, un transfo et le papier peint pour notre maison en France.
Tout ça avec un Petit Pasfou 1 malade, qui vomit partout.
Pasfou insiste pour que je fasse la vidange de la Dodge avant de partir à Houston prendre l'avion. Je sais à quoi il pense parce que j'y pense aussi: "Qu'est ce qu'on fait si samedi matin, quelques heures avant le décollage de notre avion, la Dodge nous lâche à mi-chemin entre Austin et Houston?". On rate l'avion je suppose. Mais bon, on en a déjà raté un cet été à Londres, alors je me dis qu'on a fait notre quota pour l'année.
Bref, peux pas poster en ce moment, je suis trop occupée à me torturer avec des tâches ridiculement triviales. Prochain post, la France!
Ma soeurette rousse a accouché mardi matin d'une petite fille.
Merci aux nouveaux parents qui viennent de nous rajouter un peu de douceur au monde, et qui vont trimer pendant 20 ans pour que leur petit bout de douceur enrichisse l'humanité.
Chuis toute émue. J'adore les naissances.
Je suppose qu'il va falloir que j'arrête de lui envoyer des vêtements de grossesse.
C'est Pierre Carion qui a commencé!
Quand j'ai vu ces photos, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à toutes nos expériences diverses et pas joyeuses avec les vaccins au Texas.
La première fut d'apprendre qu'un vaccin réunissant Diphtérie, Tetanos et polio n'existait pas au Texas, et donc nulle part sur terre!
La pédiatre, très gentille par ailleurs, me dit avec tact que j'avais "mal compris ce que m'avait expliqué mon médecin français".
...Euh, moi et quelques dizaines de millions de Français alors!
Je crois que ça commence tout juste à être utilisé ici en fait. Y a pas à dire, ils sont à la pointe de la technologie médicale aux US!
La deuxième était de me rendre compte que les infirmières jouent aux fléchettes avec leurs seringues et que les enfants ont plus mal ici qu'en France.
La troisième était le nombre de vaccins obligatoires.
Au Texas, les enfants doivent avoir reçu les vaccins suivants pour aller à l'école:
DTP (Diphtheria, Tetanus and Pertussis) ou DTaP (Diphtheria, Tetanus and acellular Pertussis)
- >Diphtérie, Tétanos et Coqueluche IPV (inactivated polio vaccine)
- >Polio MMR (Measles, Mumps and Rubella)
- >Rougeole, Oreillons et Rubéole Hib ( Haemophilus Influenza type b)
Hepatitis B
Varicella
- >Varicelle Prevnar (Pneumococcus)
Remarquez qu'il n'y a pas de BCG, rien n'est prévu pour la tuberculose à part des tests réguliers.
Ça fait tout de même un sacré nombre de trous dans la peau. Par exemple, d'après le calendrier de vaccination texan, vous pouvez très bien vous retrouver avec 7 piqûres individuelles à faire dans le 15e mois.
Le tétracoq réunissait DTP et IPV. Le pentacoq réunissait DTP, IPV et Hib. C'est dommage qu'ils n'aient existé que dans mon imagination!
Et oui, aujourd'hui mon homme a trente ans. La plus grosse différence par rapport à ses vingt ans, pour l'instant, c'est que le jour de ses vingt ans il m'a fait une crise existentielle majeure. Là, ça a l'air d'aller. Merci les enfants. Vous avez fait de mon amoureux un adulte tout en le gardant jeune. Il est parfait.
Samedi soir on a été très courageux. On s'est pointé à une fête chez quelqu'un qui m'a vu deux fois en tout et pour tout avant de m'inviter.
Et ça c'est courageux parce que, être là, dans l'entrée, devant une douzaine d'autres personnes, qui eux naturellement se connaissent tous, à attendre que le visage de votre hôtesse s'éclaire, c'est pas fun.
Au bout d'une minute, la jeune femme a quand même réussi à se souvenir de ma tête, ou alors elle a bien fait semblant! "Wonderful! So glad you could make it! etc." Ouf! On ne va pas se faire tirer dessus, c'est déjà ça de gagné.
On fait les présentations des maris, elle nous montre où est le bar, puis....
- "Mingle!" nous dit-elle avec un grand sourire.
Mince. On n'a jamais minglé nous. Quand on va dans une fête, on cause d'abord aux gens qu'on connaît, puis un peu à leurs copains, puis comme ça on finit par faire le tour. Mais un minglage franc et direct, comme ça, à froid...
On s'est regardé avec Pasfou, un peu embarrassé, un peu à se dire qu'on est bien plouc quand même!
Puis le goût de l'aventure prit le dessus.
(Vous aurez remarqué que ma définition de l'aventure, c'est de me jeter à corps perdu dans une activité qui comporte une chance non négligeable pour moi de me couvrir de ridicule. Ouaip.)
D'abord, on se dit que mingler, ça va nous donner soif, alors on part chercher un verre au bar. On prend du vin blanc parce que les Américains sont convaincus qu'il n'y a rien de plus chic comme boisson et on attaque.
On commence par un couple lui du Massachussetts, elle de l'Indiana. Je suis assez fière de nous, on cause, on écoute, on arrive à peu près à se retenir de sortir des blagues idiotes. Mais rapidement, on est en difficulté, on met de plus en plus le nez dans le verre, on boit trèèèès lentement, pour se donner le temps de réfléchir à ce qu'on va bien pouvoir dire.
Le couple se rends vite compte qu'ils ont affaire à des débutants et la femme s'exclame soudain: "Oh là là! Il est temps d'aller refaire le plein de mon verre! Toi aussi chéri, non?"
Nous, gros nigauds qu'on est, on comprends pas tout de suite et on regarde tous les deux avec surprise le verre à moitié plein de la femme. Mais bon, si elle veut qu'il soit rempli à ras bord... on commence à faire mine de bouger et elle nous dit : "Vous aussi, vous allez du côté du bar?"
Là, heureusement, on a compris: il était temps de re-mingler.
On scanne la pièce, pffff, il y a au moins une trentaine de personnes maintenant... ha! Je vois une femme dont le fils est en classe avec Petit Pasfou 2, ça fera l'affaire! J'attrape la main de Pasfou et on file en ligne droite sur ma "collègue".
Elle Britannique, lui Sud-Africain. Lui, très sympa, à nous raconter plein d'anecdotes d'Afrique du Sud, elle sans doute très sympa mais refusant de parler fort. Au bout d'un moment j'en avais marre de faire semblant d'entendre tout ce qu'elle disait en hochant la tête d'un air intéressé mais neutre. Je décide d'essayer de lire sur ses lèvres mais elle n'aime pas ça du tout; c'était comme si je lui avait attrapé le décolleté pour jeter un coup d'oeil sur ses seins.
De toutes façons, lire sur les lèvres, c'est complètement impossible.
Elle nous dit qu'il faut qu'on mingle avec un sourire pincé.
Encore!! Mais on ne fait que ça depuis plus d'une heure!!
On s'en va dans un coin souffler un peu. Un plateau de petits fours nous passe devant. On en prends des tas, de toutes façons les autres sont occupés à causer.
Allez, il faut trouver quelqu'un d'autre à insulter maintenant! Sinon on va passer pour des losers!
Puis on repère le couple idéal: ils sont tout seuls, donc forcément des losers comme nous! Chic alors! On fonce mingler de plus belle. Elle Australienne, lui Britannique, tous les deux sympas.
On parle pendant un bout de temps puis soudain, je m'aperçois qu'il faut partir chercher les enfants au Open Gym. Je cherche nos hôtes pour leur dire au-revoir et merci, j'en trouve une moitié, elle se suspend à mon bras et hilare, dit quelque chose du genre:
"Déshà? V'zallez pas p...p...partiiiir? 'Faut min...ming...mingueul.... 'Faut circuleeeer!"
Ah? Elle aussi elle a été chercher des trucs à dire dans son verre, on dirait. :-)
Ça vous est bien égal, mais il tombe des trombes d'eau là. Et du coup, l'intérieur de la Dodge va encore être complètement inondé...*soupir*. Ah la la, ça me stresse d'entendre toute cette eau, il faudra que je pense à emmener une serviette et un sac plastique pour m'asseoir quand j'irai chercher les enfants.
Et sur tout le chemin, je me dirai que je suis une grosse crétine de ne toujours pas avoir fait réparer cette fuite dans le toit, et que c'est bien fait, et que ça m'apprendra ...tout en essayant de me protéger la tête avec un deuxième sac plastique.
Le problème, c'est que ma chère Dodge est en fin de vie: elle a 141 700 miles, elle est de plus en plus "caractérielle", elle perd des petits bouts par ci, par là et la transmission est en train d'expirer.
C'est pas dur, à sa dernière vidange, le garagiste est resté 10 bonnes minutes devant le capot ouvert avant d'appeler tous ses collègues à venir voir; puis de me faire signer un papier comme quoi elle était déjà dans cet "état" quand je la lui ai amenée!
En gros, tout ce qu'on lui demande, c'est de tenir encore quelques mois et du coup, je me demande si ça vaut vraiment le coup d'aller dépenser des gros sous dessus, ...sauf quand il pleut bien sûr.
J'ai oublié de me présenter à mon procès mardi soir...
Ouarf, ouarf! Nan, ça c'était juste pour faire hurler mes parents (finalement, ça peut être amusant les titres) ...
J'ai pas oublié, mais... en fait, il faudrait d'abord que j'explique pourquoi j'allais au tribunal.
ATENTION POST TRES LONG SUR LE FONCTIONNEMENT D'UN PETIT TRIBUNAL TEXAN
Certains connaissent déjà la loi sur les "school bus": si un school bus est arrêté sur la chaussée, que ce soit dans votre sens ou dans le sens inverse, quel que soit le nombre de voies et même s'il y a un terre-plein, vous devez arrêter votre véhicule et attendre que le bus soit reparti avant de poursuivre votre route.
Mais voilà, je ne dois pas encore avoir l'habitude et le 9 septembre dernier, respectant par ailleurs la limite de vitesse de 55 mph (88km/h), je n'ai pas vu le bus jaune de l'autre côté de la chaussée, à 4 voies de moi.
J'aime penser que le Suburban monstrueux qui me doublait y était pour quelque chose; mais la vérité, c'est que je n'ai aucune idée comment j'ai fait pour ne pas voir ce bus scolaire.
Pour mon malheur, ceci se passe dans un petit village près d'Austin qui s'appelle Lakeway. Lakeway n'a pas de grosses industries pour la faire vivre, ...à part celle des PV.
Comme beaucoup de villages avec une highway, elle s'est payée sa police privée afin de rentabiliser au maximum son bout de la grosse route.
Bien-sûr, un sympathique agent m'arrête et me donne un "ticket". (Je fais court, parce que j'ai la ferme intention de poster sur comment ça fait lorsqu'un agent vous arrête. -> ça chatouille.)
La liste des infractions et les sommes correspondantes à débourser sont indiquées au dos du ticket, mais je ne trouvais aucune mention des school bus, alors, rentrée chez moi, j'ai appelé le tribunal municipal de Lakeway, et on m'a annoncé que je devais $610 (4000 francs).
J'ai trouvé que ça faisait beaucoup ("OH! SHIT!" furent mes paroles exactes je crois) alors j'ai décidé de contester.
Je me présente donc au tribunal le 21 octobre à 18 heures pour mon "pretrial". Je me trouve dans une grande salle pleine de néons. Une cinquantaine de chaises en plastique font face à six ou sept tables sur une estrade en bois. Il y a deux policiers.
La personne devant moi inscrit son nom sur une feuille à l'entrée. Je jette un coup d'oeil, c'est pour ceux qui veulent "parler au procureur" avant de passer devant le juge.
"Tiens? Je me demande à quoi ça sert ça! ...Peut-être pour les récidivistes? Moi, je le connais pas ce type, pourquoi je voudrais lui parler?"
Je passe devant la feuille sans m'inscrire donc, et je m'installe sur une chaise vers l'arrière.
Les autres continuent d'arriver et de s'asseoir, tout le monde s'arrête à l'entrée pour ajouter son nom à la liste, naturellement.
Je me pose de plus en plus de questions quant à cette liste: "Mais qu'ont-ils tous à lui raconter, au procureur?"
Soudain, un des policiers dit d'une grosse voix: "All rise!". Ouf que j'avais déjà vu ça dans les films!
Bon le fait que tout le monde dans la pièce s'est tout de suite levé m'aurait sans doute servi d'indice.
Le juge entre en scène dans une longue robe noire. J'ai failli applaudir (reflexe stupide sorti de nulle part).
On a le droit de se rasseoir. On est une vingtaine à être convoqués ce soir. Je peux vous dire qu'on rigole pas, on est super sages même!
Mais il y en a, debout au fond de la salle, qui discutent encore. Je me dis que je vais me mettre bien avec le juge et je leur lance un regard noir pour dire: "Enfin, un peu de silence tout de même! Quel manque de respect pour Môssieur le Juge!"
Ils me regardent comme si j'étais complètement folle, puis poursuivent leurs conversations!
C'est dingue!
Heureusement le juge a l'air plutôt cool, il les ignore. Il fait l'appel et après chaque nom, demande si la personne veut parler au procureur. Une ou deux personnes répondent que c'est déjà fait, et les autres, qu'ils sont sur la liste.
J'ai la désagréable sensation d'avoir fait une bêtise.
Puis c'est mon tour: le juge dit mon nom, me demande aimablement la prononciation exacte puis me pose la question fatidique.
Imaginez-vous un peu, debout, au beau milieu de ce petit tribunal texan, avec votre nom français et votre accent, à devoir répondre à un juge texan flanqué de deux policiers texans.
Les autres sont pendus à vos lèvres, instinctivement, ils sentent que vous allez dire un truc très bête.
- "Non." Je le dis avec assurance. Moi, si je dois dire une connerie, je vais la sortir avec assurance!
- "Ah bon? Je peux vous demander pourquoi?" dit le juge, toujours aimable, mais manifestement interloqué.
Aïe, aïe, aïe! Pas bon! Vite trouver une réponse! Rupture de stock de réponses! Tant pis, va pour une question à la place!
- "Ben, c'est pour quoi faire?
- Pardon?
- Pourquoi il faut parler au procureur? Moi je veux bien aller lui parler, mais je ne sais pas ce que je dois lui dire!"
Là le juge, un veritable modèle de patience, explique que c'est notre unique chance de négocier avec le procureur et de peut-être obtenir un "plea bargain".
- "Oh, oui alors! Je veux bien aller parler au procureur!" Chic alors! Il y a peut-être moyen de réduire mon amende sans aller me mettre à genoux devant le juge!
Je suis quand même embêtée, procureur ce doit être un travail très important, le monsieur doit être très occupé...
Puis, les gens commencent à passer devant le juge. Le juge demande s'ils ont trouvé un compromis avec le procureur, les clients répondent oui, le compromis est lu puis on fait quelques signatures, dont une sur un chèque, puis c'est la sortie.
Mais quand tous ces gens ont-ils vu le procureur? Et où? Je me retourne et je vois à nouveau les gens à l'arrière qui discutent toujours...je fronce les sourcils, je me touille un petit coup les méninges et je me rends compte avec horreur que c'est *là* qu'on va parler au procureur.
C'est mon tour d'aller parler à l'un d'entre eux. Un petit homme en costume gris à l'air gentil se présente. Puis se tait.
Manifestement, il attends quelque chose de moi....
Moi, je ne sais pas plus ce que je dois lui dire que tout à l'heure, alors je le regarde, et j'attends aussi. Il finit par craquer et me dit :"Alors?"
Ha! Avec ça mon vieux, je suis pas beaucoup plus avancée! Je lui explique que je ne sais toujours pas ce que je dois lui dire, parce que négocier, négocier, il sont comiques, mais moi j'ai jamais fait ça et c'est pas vraiment juste parce que tout le monde a l'air de savoir sauf moi.
- "Bon, racontez-moi comment vous avez eu votre ticket.
- Je suis passée sans m'arrêter devant un school bus.
- Ahem, bien, mais, vous devriez plutôt me parler des, comment dirai-je, circonstances de l'incident; hum, ce qui vous a conduit à enfreindre la loi, etc.. Voyez-vous?" Mince, ce qu'il était embêté le monsieur de se trouver devant une tarte pareille!
- "Ah oui! Et bien, il y avait une grosse voiture qui me cachait la vue. Je n'ai pas vu le bus du tout. Si je l'avais vu, je me serais arrêtée."
J'étais tentée de faire un petit topo sur l'inconscience de faire descendre des enfants de leur bus sur une aussi grosse route, mais Pasfou me l'avait interdit, alors...
- "Bon, voilà ce que je vous propose: vous êtes à l'essai pendant 90 jours, si au bout de 90 jours vous n'avez pas eu de deuxième ticket, j'annule celui pour le bus.
- Super! Je prends!
- Attendez, la mauvaise nouvelle, c'est que vous devez $610 de frais à la cour.
- Quoi!? Alors, j'ai rien compris à la bonne nouvelle! A quoi ça sert ce que vous me proposez, pourquoi je prendrais ça? [N'importe quoi, tous plus fous furieux les uns que les autres.]
- Si j'annule votre ticket, il n'apparaîtra pas sur votre "driving record".
- Excusez-moi, mais, et alors?
- Et alors votre assurance deviendrait plus chère.
- De combien?
- Dites, je suis le procureur, je ne suis pas votre avocat!
- Pardon, excusez-moi. Sinon, si je refuse, que se passe-t-il?
- Vous allez en procès, par juge ou par jury. C'est votre choix.
- Oh, ben par jury alors. [Je me dis que ce doit être plus drôle, comme au cinéma quoi.]
- Vous avez l'intention de prendre un avocat?
- Non.
- Il vaut mieux par juge alors, vous savez; mais bon, normalement je ne dois pas vous donner de conseil...
- Ok, je prends un procès par juge. Merci!
Le procès fut fixé au 25 novembre, puis reporté au 9 décembre.
En attendant j'avais reçu toute la paperasse m'accusant d'avoir agit "against the peace and dignity of the state of Texas".
Puis finalement, j'en ai eu marre. C'est rigolo un peu, mais là ça traîne, pfou!
Alors j'ai appelé le tribunal lundi pour savoir comment payer mon amende. En fait il me donnent jusqu'au 7 janvier pour payer.
D'ici là, j'aurais peut-être à nouveau envie d'aventure...!
Je suis trop forte!
Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un lien permanent (et qui sont ceux, typiquement que ça n'intéresse pas de toutes façons, mais bon), c'est l'adresse internet (url) d'un billet individuel. Comme ça, si quelqu'un trouve tout ce blog nul sauf un billet, il peut cliquer sur le # situé en bas du billet, copier l'url de ce billet et l'envoyer par email ou l'afficher sur son site web.
En fait, ils ne marchaient pas avant parce que je ne mettais pas de titre, et maintenant, ils marchent avec ou sans titre....
Je vais quand même mettre des titres à partir de maintenant, on ne sait jamais, c'est peut être à cause de ça que la diode de l'aspirateur ne marche pas.
La fée Pasfollette touche délicatement la tête du Prince Charmant du bout de sa....
Je suis dans la cuisine, je cherche désespérement un truc à faire pour le dîner.
Sûr, si je fais pas les courses, je vais trouver de moins en moins de choses dans les placards; mais ça, ma p'tite collec' de neurones n'a pas encore compris.
Soudain, des hurlements, des cris.
Petit Pasfou 1 est furieux et tempête dans le couloir contre Pasfollette.
Il est souvent trop patient avec elle, et fini par se trouver dans des situations pas franchement prévues au départ.
Ah? Maintenant c'est Pasfollette qui se met à hurler.
Bon, je vais être obligée d'y aller alors, parce qu'autant j'ai appris à supporter les cris des garçons, autant Pasfollette atteint des sommets d'insupportabilité quand elle crie.
- "Qu'est-ce qu'il se passe?" [J'en ai marre de cette phrase!]
- "[Petit Pasfou 1] m'a tapééééééééé, bwaaaaaa!
- Mais c'est elle qui a commencé! Elle m'a mis la brosse à toilette sur la tête!"
Alors pour la réaction de Pasfollette - apparemment pas heureuse d'avoir à se répéter, il faut se représenter une petite fille de 4 ans, le visage rouge foncé, des grosses veines ressortant du cou, les yeux à moitié hors de la tête, les poings fermés le long du corps, toute raide et émettant un hurlement strident atteignant quasiment les ultrasons sur les deux derniers mots:
- C'est pas la brosse à toilette! C'est ma BAGUETTE MAGIIIIIIQUE!
Une nouvelle étude indique que l'ipéca (ou ipécacuana), vendu ici sous le nom de ipecac ne sera sans doute plus très longtemps disponible sans ordonnance (over-the-counter).
En effet, son efficacité à sauver les enfants empoisonnés est mise en doute.
Toute nouvelle maman sait lors de la naissance de son premier enfant, qu'il y a des trucs qu'elle va devoir rajouter à sa boîte à pharmacie.
En France, on ajoutera du Doliprane en suppo, au Texas, on se procurera de l'ipecac.
C'est du moins ce que m'ont laissé entendre les mamans d'un playgroup notre première année à Houston; mais malgré leur insistance, je ne voyais pas l'utilité d'avoir un médicament qui fait vomir. C'est vrai quoi, ça va plutôt dans le sens inverse de ce que je vise quand les enfants sont malades!
Ce qui devait arriver arriva, et un jour, Pasfollette, approchant des deux ans, trouva le moyen de grimper sur une chaise, puis sur le comptoir de la cuisine, d'ouvrir un placard au- dessus, d'attraper sur la plus haute étagère du placard un sirop décongestionant d'adulte, puis de dévisser le bouchon "anti-enfants". Elle s'avala les trois quarts de la bouteille (goût cerise, c'est mon préféré aussi!).
Elle redescend calmement et vient tranquillement dans le salon me demander un verre d'eau avec une grosse moustache rose vif.
On se rends vite compte qu'on a un problème et on appelle le centre anti-poison. Apparemment, la chose la plus embêtante est la pseudoephedrine qui peut donner des tachycardies. Bon, alors que fait-on?
La dame du centre anti-poison nous demande si nous avons de l'ipecac....
ben là, mine de rien, y a de quoi se sentir con!
Alors je lui dit que non, mais qu'on a une pharmacie au bout de la rue qui reste ouverte 24h/24. Je garde les enfants (trois à nous, deux copains venus passer la nuit, tous en pyjama puisqu'il est quand même déjà 9 heures du soir) et Pasfou part chercher ce fameux petit flacon.
Une demie heure passe, la dame du centre anti-poison appelle toutes les cinq minutes, elle finit par me dire de prendre les enfants et d'aller aux urgences.
Chic alors, ça faisait un moment justement que j'avais pas fait une balade en pleine nuit avec cinq petits dont une qui couvait une crise cardiaque...!!!
Je balance les cinq enfants dans la Dodge, je démarre et au moment de reculer Pasfou rentre.
J'ai pas le temps de lui jeter un minivan plein d'enfants à la tête, on rentre en courant , on donne sa dose d'ipecac à Pasfollette et un grand verre d'eau, puis on attend....avec une grosse bassine bien large (il paraît que ça peut être impressionnant nous averti la dame anti-poison). Puis soudain ça vient, effectivement, une belle projection. La dame anti-poison rappelle encore pour nous dire de recommencer jusqu'à ce que tout soit sorti (évaluer volume d'après bouteille de sirop....*beurk*).
On y a passé une heure avant d'en voir la fin et de pouvoir coucher tout le monde, Pasfollette n'était pas très heureuse, un peu pâlotte, mais ça allait. Son père n'était vraiment pas heureux, c'est pas son fort le vomi.
Finalement elle a survécu notre puce, et Pasfou aussi, le pauvre. Notre pharmacie au bout de la rue était en rupture de stock ce soir-là, il avait du aller à une autre plus loin.
Rupture de stock, ...quand même!
Pourtant, quand on voit ce qui peut se vendre dans les rayons alimentaires des supermarchés texans, on se demande pourquoi ils s'embêtent à courir après l'ipecac...
Hier, on a fait nos photos de famille. Il faisait beau et ça commence à faire juste pour les cartes de voeux, alors c'était notre priorité pour ce weekend.
C'était pas gagné:
- Pasfou a reçu un coup de fil du bureau au moment où tous les enfants étaient prêts.
- Pasfollette a renversé un quart de gallon de lait sur sa "jolie robe" au petit déjeuner (oui je sais: pourquoi les faire manger dans leurs beaux habits? Parce que j'ai le goût du risque, voilà pourquoi!)
- J'ai éternué au moment de mettre mon mascara, ce qui a mis autant de temps que le lait à nettoyer.
- Pendant la séance photo, le photographe s'est transformé en harpie, menaçant les enfants et à l'occasion le mari s'ils ne coopéraient pas (traduisez: s'il n'arrivaient pas à lire dans mes pensées); ce qui a eu pour effet de ne donner que des sourires très crispés bien sûr.
Mais on a réussi à faire notre pellicule entière, comme chaque année.
Forcément, seulement la moitié sont utilisables parce que sur l'autre, Pasfollette a la tête baissée et est en train de vérifier que la tâche de lait ne se voit pas sur sa "jolie robe"...
Vendredi soir, sortie avec quelques collègues de Pasfou, on était sept de 5 nationalités différentes. Marrant quoi!
Dont certains de passage seulement à Austin, alors on les a emmenés au "County Line", un BBQ (barbeque) .
Les restos de ce genre pullulent dans le coin, la plupart sont complètement immangeables, on vous sert un bout de viande dont on essaiera de recouvrir le goût d'allume-barbeque avec une sauce marronasse chargée de sucre.
Mais ce BBQ sait faire des trucs acceptables. J'ai apprécié le beef brisket, un morceau de faux-filet je crois, rendu très tendre par je ne sais quel procédé chimique puis passé au barbeque.
Ici, les gens achètent une poudre blanche spéciale à mettre sur la viande avant la cuisson pour la rendre plus tendre. Je ne veux même pas savoir ce que c'est!
La mesure de qualité d'une viande dans ces contrées repose non pas sur le goût (puisque de toutes façons on va mettre de la sauce au sucre dessus) mais sur le degré d'effort qu'il va falloir exercer dans les mâchoires pour la manger.
Il n'y a pas longtemps, on était au NXNW, autre restaurant recommandé par nous autres, et le serveur essayait de me décrire les différents plats. Le mot "tender" était présent dans chaque description, même les plats ne contenant pas de viande, tellement c'est un concept qui plaît au consommateur!
J'ai du me retenir de lui dire "C'est bon, ça n'en a pas l'air peut-être, mais j'ai pas 80 ans et j'ai encore quelques dents, merci!"
Cet aprem' dans la voiture, Petit Pasfou 1 et Petit Pasfou 2 se chamaillent, parce que l'aîné trouve que le cadet parle trop et que lui, c'est un grand calme qui aime le silence.
Petit Pasfou 1 finit par dire à Petit Pasfou 2 qu'il va lui mettre un mouchoir dans la bouche.
Moi, je réagis : "Rôôô!... Non, ça se fait pas ça."
Petit pasfou 2 de renchérir: "Ouais, parce que ça existe pas les bouches qui reniflent! Hein, maman?"
Passer 6 semaines en France, ça me fait plaisir, mais ne vous étonnez pas si je râle de plus belle une fois que j'y suis!
D'ailleurs, allez, je prends de l'avance.
Si ça se passe comme d'habitude, je vais être super énervée contre les Français au bout de seulement quelques minutes à Roissy. Il y en a toujours un pour allumer sa cloppe puante au carrousel à baggages. Il a de la chance que je passe tout mon temps à récuperer Pasfollette sur le tapis avant qu'elle ne disparaisse derrière les petites lanières noires, sinon, ce que je lui mettrais!
Remarquez, dans le même genre, il y en a toujours une pour se renverser sur la tête un litre de parfum juste avant l'atterrissage, sans faire attention le moins du monde à la traînée de cadavres tout verts qu'elle laisse dans son sillage.
Et puis bien entendu, il va falloir négocier une sortie sans trop de blessures aux enfants: je ne suis encore jamais sortie de Roissy avec un enfant indemne.
Je sais pas si vous vous rendez compte, vous autres voyageurs sans petits, le nombre de fois qu'un enfant se fait assommer par un énorme sac en bandoulière, ou se mange le coin d'une valise dans l'oeil, ou se fait écraser par un chariot, parce que "Merde alors, il avait qu'à se pousser!", etc... .
Après avoir passé autant de temps au Texas, où les habitants sont très protecteurs envers les enfants, on a beaucoup de mal à comprendre pourquoi les Français ne sont pas foutus de faire un minimum d'effort.
J'ai une copine qui a eu le malheur de ne pas rentrer en France pendant plus de deux ans, du coup, elle a été choquée de voir combien sa fille se faisait bousculer à Roissy, du coup elle s'est trouvée au centre d'une énorme engueulade au bout de seulement un quart d'heure sur le sol français!
Du coup, ça me fait rire, parce que le plus drôle, c'est que les gens ne comprennent pas pourquoi on leur fait une comédie pareille; là, à hurler, à agiter les bras dans tous les sens et à appeler au lynchage immédiat du salopard en question. Moi, dans ces cas là, je me lâche: j'en profite pour sortir le plus grand nombre de gros mots à la minute, pour compenser les longs mois de politesse et de courtoisie endurés au Texas.
Bref, toujours est-il qu'il ne faut pas attendre de sentimentalisme de ma part.
(J'espère simplement que je ne vais pas me remettre à sangloter dans le rayon fromage du Leclerc comme la dernière fois!)
Il est 13h , j'ai passé la matinée à attendre le coup de fil d'un copain depuis la France (ouais monsieur "je-vais-à-Tours-mais-j'appellerai-d'une-cabine", je parle de toi!) .
Il n'a toujours pas appelé.
C'est con, mais en France, quand les gens commencent à penser à nous appeler, je suis dans la voiture en train de jouer au taxi.
Tous les jours de semaine, de 14h30 à 16h, je pars chercher les enfants dans leurs écoles.
Puis le lundi, les garçons ont piano, le mardi c'est gym pour les trois, le mercredi c'est danse pour les garçons, le jeudi c'est à nouveau piano pour Petit Pasfou 2 ... du coup quand arrive le vendredi, je suis un gros tas de hargne en voiture, j'emmerde le Texas et ses sheriffs, je mettrais des claques à tout le monde que je croise, et je compte et recompte le nombre d'heures que j'ai passé dans cette putain de voiture cette semaine (ça tourne à 12 heures).
La voiture, c'est énervant, il y a tellement de gens qui croient qu'ils ne peuvent pas s'en passer, que du coup tout le monde est obligé d'en avoir.....
Et pourtant, je l'aime notre Dodge; elle aussi ça l'emmerde d'aller se taper des kilomètres de quatre voies pendant des heures, tous les jours.
Je vois bien, elle toussote, elle hoquète, elle refuse même de passer la vitesse parfois, elle trouve ça crétin de faire autant de route, c'est évident.
Heureusement, dans 16 jours, on rentre à Vendôme, petite ville de moins de 20 000 habitants, où on va pouvoir aller partout à pied.
Et pendant tout le mois de Janvier (jusqu'à notre retour au Texas), je pourrai emmener les enfants à l'école à pied, il fera froid mais il y en aura pour 5 minutes seulement, et Petit Pasfou 1 pourra aller acheter le pain tout seul, à deux rues de chez nous, et on pourra se balader dans la rue piétonne, et on ira prendre un chocolat chaud dans un café, et enfin, le plus important, on pourra monter à Paris, ou descendre à Tours voir nos copains EN TGV!
En tant qu'expat aux US, il y a un certain nombre de formalités que l'on doit respecter (quand je dis "on", je veux surtout dire "les autres" à vrai dire).
Par exemple, je dois à tout moment avoir sur moi mon passport et mon "Notice of Approval", qui est un document format A4.
Bien sûr, je ne porte pas tout ça sur moi, tout simplement parce que 1) ce serait ennuyeux de les perdre et 2) c'est une manière facile pour moi de me prendre pour une rebelle; ils sont donc bien au chaud dans une boîte regroupant tous nos documents importants.
De toutes façons, le seul véritable risque de se faire contrôler par l'INS (qui a changé de nom, mais je ne me souviens plus du nouveau nom) est lorsqu'on s'approche de la frontière avec le Mexique.
Ainsi, c'est lors d'une ballade de plusieurs jours dans le désert Texan en longeant le Rio Grande qu'on s'est fait contrôler pour la première et dernière fois. Le monsieur en uniforme était fâché de ne pas pouvoir voir nos passports, mais nos permis de conduire texans l'ont persuadé qu'il n'était sans doute pas nécessaire de nous garder.
Bref, pas pire que la carte d'identité en France (qui d'ailleurs choque plus d'un Américain!).
Tout ceci pour vous parler de ce qui c'est passé après 9/11.
On a reçu mi-2002, un email adressé à tous les expats de la boîte de Pasfou, rédigé par les avocats, pour nous avertir de la mise en place d'un système d'immatriculation obligatoire aux aéroports, mais aussi pour tous ceux qui se trouvaient déjà dans le pays.
En voici la substantifique moëlle:
Un agent de l'INS vous indiquera si vous devez suivre les procédures spéciales d'immatriculation. Vous serez alors prié de vous rendre dans un bureau où l'on prendra vos empreintes digitales et votre photographie et où l'on vous demandera de présenter vos papiers; vous aurez aussi un entretien sur la durée et l'objet de votre séjour aux Etats-Unis.
En gros il y a une liste et si vous avez un passport de l'un de ces pays *ou* que vous avez un nom et/ou une tête qui 'fait' vaguement musulman (pour un Américain ça peut inclure énormément de personnes), vous êtes bon pour subir une "immatriculation".
Il se peut que vous soyez temporairement séparé de votre famille [...] il est possible que certains membres de votre famille ou même tous, soient soumis aux procédures spéciales d'immatriculation, auquel cas on prendra également leurs empreintes digitales et leur photographie.
Effectivement, je pense que ça doit être une véritable partie de plaisir pour les enfants de voir disparaître leurs pères et frères pendant plusieurs heures.
Si vous décidez de ne pas suivre ces procédures [...],vous pouvez être autorisé à retirer votre demande d'admission aux Etats-Unis; une telle décision de votre part aura toutefois pour conséquence de vous empêcher d'obtenir l'autorisation d'entrer aux USA. Il est néanmoins possible que l'INS prenne vos empreintes digitales et votre photo, et qu'un agent d'inspection de l'INS vous pose des questions dans le cadre de la procédure de retrait.
"Ah bon? Vous trouvez ça humiliant qu'on prenne vos empreintes, votre photo, et qu'on vous oblige à répondre à des questions sur votre vie privée? Vous avez changé d'avis, vous ne désirez plus passer vos grandes vacances aux US?
Pas de problème, mais pour avoir le droit de repartir, il va juste falloir qu'on prenne vos empreintes, votre photo, et qu'on vous oblige à répondre à des questions sur votre vie privée...."
[...] à chaque fois que vous quittez le pays [...]vous devrez déclarer votre départ des Etats-Unis en comparaissant devant un agent d'inspection de l'INS le jour même de ce départ. Ces nouvelles règles comprennent des restrictions concernant les aéroports, ports maritimes ou points d'entrée/de sortie terrestres que vous pouvez utiliser pour sortir des Etats-Unis; au moment de votre immatriculation, vous recevrez la liste des aéroports, ports maritimes ou ports de sortie terrestres qui vous sont ainsi autorisés.
Ouf! Parce que là, j'avais trop de choix justement! Maintenant, avant de prévoir des vacances ou même un weekend, je consulte simplement ma petite liste qui va décider de mon itinéraire pour moi. Pratique!
Bon en fait, les avocats s'étaient trompés, c'était pas du tout pour nous puisque c'était pour répertorier tous les terroristes aux US.
A l'époque, je n'avais pas de blog, mais maintenant, je ne vais pas me gêner pour dire ce que je pense de cet âne d'Ashcroft et de son super système à détecter les méchants.
En effet, comment être sûr que les hommes qui s'immatriculent en tant que terroristes en sont véritablement, et que ce ne sont pas des gros menteurs cherchant à se dorer la peau à Guantanamo?
L'INS a bien interdit l'immatriculation aux visages pâles, mais est-ce suffisant?
Moi je trouve que c'est vraiment d'une injustice...il paraît qu'il y a une plage à Guantanamo... pfff, de toute façons, c'est que pour les mecs parce que tout le monde sait qu'il faut une quéquette pour être terroriste. D'ailleurs, à quelle étape du processus exactement est-ce que la quéquette entre en action et surtout comment? On mesure la mèche des bombes avec ou quoi?
C'est vrai que c'est sympa pour la police, que tous les futurs criminels soient déjà fichés.
D'ailleurs, il n'y aura même plus besoin de faire des enquêtes, on piochera dans le sac à terroristes pour trouver un coupable, ça sera plus rapide et plus amusant.
-"Roooh, celui-là, celui-là! La gueule de tueur trop top!
- Non, non! Regarde ici, j'en ai trouvé un excellent! Il a la barbe d'Osama, c'est celui-ci qu'il nous faut!
- Nan mais vous déconnez les gars ou quoi là? Z'allez pas nous trouver un coupable rien qu'en regardant des photos quand même!... Non, il faut au moins qu'il s'appelle Mohamed!"
Hier en rentrant de Houston, on s'est arrêté dans un petit resto local sur la route. Pour vous dire à quel point on était dans "l'Amérique profonde": il y avait une grande section fumeurs et il fallait se trouver une table tous seuls. En effet, c'est en voyant le petit écriteau sur lequel était écrit "Please seat yourself" à la place du traditionnel "Please wait to be seated" que j'ai compris qu'on risquait de se faire remarquer.
Bref, on s'est trouvé une table tous seuls comme des grands, même si ça faisait longtemps qu'on ne l'avait pas fait (en fait c'est comme le vélo, on n'oublie jamais tout à fait).
Nos voisins étaient une petite famille avec deux adorables petites filles aux longs cheveux blonds ... et habillées en treillis de la tête aux pieds; leur papa portait une casquette 'Remington',... du genre qu'une compagnie offre aux clients fidèles...
La serveuse eut du mal à comprendre notre accent qui s'est pourtant beaucoup américanisé au cours des années.
Je me suis dit que l'endroit était idéal pour commander cet aliment curieux qu'est le Chicken Fried Steak, typique de la campagne par ici.
La première fois que j'en ai commandé, j'étais très curieuse de savoir si j'allais manger du poulet ou du boeuf, surtout qu'il existe aussi le Chicken Fried Chicken, pour ne pas simplifier les choses!
Et bien le Chicken Fried Steak, c'est un steak trempé dans une pâte à beignets salée (aromatisée au poulet?) puis passé à la friteuse, le tout servi avec des frites (si!) et de la "gravy", sorte de sauce béchamel au poivre.
Voici le rapport établi par mes papilles gustatives:
"Cher Cerveau et autres neurones dirigeants,
Nous prenons la plume dans l'indignation et la colère.
En effet, l'utilisation peu orthodoxe faite en ce jour de notre outil de travail et le mépris manifeste pour notre rôle au sein de cet organisme humain, nous a contraint de déclarer une grève générale.
Cela vous amuse peut-être de nous envoyer des bouts de cuir enroulés dans du papier torchon le tout baignant dans de l'huile de moteur, mais nous considérons cela comme rien de moins qu'une attaque sauvage et pré-emptive sur la bonne tenue de la langue que nous habitons, sans parler de l'impact sur l'environnement (les dents, notamment ont subi des dommages irréversibles).
Alors voilà, nous exigeons une renégociation immédiate de notre retraite qui ne prévoit que de la bouillie de rutabaga pour nos vieux jours, et proposons d'insérer une clause "glace à la fraise tous les mercredis" à partir de 65 000 repas de bons et loyaux services, sans quoi cette grève ne saurait prendre faim.
Enfin, nous sommes au regret de vous informer que, selon nos sources, notre collègue l'estomac est également fort mécontent et vous le fera savoir d'ici peu de temps...
En vous souhaitant bien du plaisir à continuer d'essayer de justifier la présence de notre organisme humain dans la déchetterie où il se nourrit depuis quatre ans!
Il y en a sans doute qui se sont indignés des mésaventures d'une femme dans un Wal-Mart de Floride ce weekend.
Moi, cet incident ne m'évoque que de la tendresse pour ces grands enfants d'Américains.
Ah! Je me souviens, de mon temps c'était pas Wal-Mart, mais "Patriiiiiiick" (Bruel)! Toute la première rangée était régulièrement emmenée sur des brancards, et pas une seule personne n'aurait pensé une seconde à arrêter la fête. C'était ça un concert, après tout.
Et bien, certaines Américaines ont trouvé leur Patrick Bruel et sont prêtes à tout pour lui témoigner leur dévotion ("Wal-Maaaaaart!").
C'est-y pas mignon?
De plus, ceux qui se sont déjà retrouvés pris dans un mouvement de foule conviendront qu'il est pratiquement impossible de s'arrêter pour s'enquérir des bobos d'autrui.
Alors toute cette histoire pour quelqu'un qui trouvait que son sommeil ne valait que peu de chose par rapport à l'excitation d'être la première à mettre la main sur un DVD à $29, ben moi ça me fait sourire: ses petites camarades lui en ont donné, de l'excitation!