Une nouvelle
étude indique que l'ipéca (ou ipécacuana), vendu ici sous le nom de ipecac ne sera sans doute plus très longtemps disponible sans ordonnance (
over-the-counter).
En effet, son efficacité à sauver les enfants empoisonnés est mise en doute.
Toute nouvelle maman sait lors de la naissance de son premier enfant, qu'il y a des trucs qu'elle va devoir rajouter à sa boîte à pharmacie.
En France, on ajoutera du Doliprane en suppo, au Texas, on se procurera de l'ipecac.
C'est du moins ce que m'ont laissé entendre les mamans d'un
playgroup notre première année à Houston; mais malgré leur insistance, je ne voyais pas l'utilité d'avoir un médicament qui fait vomir. C'est vrai quoi, ça va plutôt dans le sens inverse de ce que je vise quand les enfants sont malades!
Ce qui devait arriver arriva, et un jour, Pasfollette, approchant des deux ans, trouva le moyen de grimper sur une chaise, puis sur le comptoir de la cuisine, d'ouvrir un placard au- dessus, d'attraper sur la plus haute étagère du placard un sirop décongestionant d'adulte, puis de dévisser le bouchon "anti-enfants". Elle s'avala les trois quarts de la bouteille (goût cerise, c'est mon préféré aussi!).
Elle redescend calmement et vient tranquillement dans le salon me demander un verre d'eau avec une grosse moustache rose vif.
On se rends vite compte qu'on a un problème et on appelle le centre anti-poison. Apparemment, la chose la plus embêtante est la pseudoephedrine qui peut donner des tachycardies. Bon, alors que fait-on?
La dame du centre anti-poison nous demande si nous avons de l'ipecac....
ben là, mine de rien, y a de quoi se sentir con!
Alors je lui dit que non, mais qu'on a une pharmacie au bout de la rue qui reste ouverte 24h/24. Je garde les enfants (trois à nous, deux copains venus passer la nuit, tous en pyjama puisqu'il est quand même déjà 9 heures du soir) et Pasfou part chercher ce fameux petit flacon.
Une demie heure passe, la dame du centre anti-poison appelle toutes les cinq minutes, elle finit par me dire de prendre les enfants et d'aller aux urgences.
Chic alors, ça faisait un moment justement que j'avais pas fait une balade en pleine nuit avec cinq petits dont une qui couvait une crise cardiaque...!!!
Je balance les cinq enfants dans la Dodge, je démarre et au moment de reculer Pasfou rentre.
J'ai pas le temps de lui jeter un minivan plein d'enfants à la tête, on rentre en courant , on donne sa dose d'ipecac à Pasfollette et un grand verre d'eau, puis on attend....avec une grosse bassine bien large (il paraît que ça peut être impressionnant nous averti la dame anti-poison). Puis soudain ça vient, effectivement, une belle projection. La dame anti-poison rappelle encore pour nous dire de recommencer jusqu'à ce que tout soit sorti (évaluer volume d'après bouteille de sirop....*beurk*).
On y a passé une heure avant d'en voir la fin et de pouvoir coucher tout le monde, Pasfollette n'était pas très heureuse, un peu pâlotte, mais ça allait. Son père n'était
vraiment pas heureux, c'est pas son fort le vomi.
Finalement elle a survécu notre puce, et Pasfou aussi, le pauvre. Notre pharmacie au bout de la rue était en rupture de stock ce soir-là, il avait du aller à une autre plus loin.
Rupture de stock, ...quand même!
Pourtant, quand on voit ce qui peut se vendre dans les rayons alimentaires des supermarchés texans, on se demande pourquoi ils s'embêtent à courir après l'ipecac...
# rédigé par
Pasfolle à 11:57