Ok, apparemment, le site hébergeant mes images a des soucis.... genre, il est mort.
Il me faut donc trouver ailleurs.
Je tente 'hello', mais ça ne marche que pour les posts.
T'façons, chuis en train de chercher un hébergeur pour accueillir mon cadeau d'anniv'.
Si vous avez des idées, je suis toute ouïe.
Ceux que propose CNET sont un peu chers.
Dans un neighbourhood près de chez nous, y a quelqu'un qui a voulu *vraiment* en mettre plein la vue à ses voisins...
[Le pont levis fonctionne pour de vrai.]
- "Six minutes..." dit-il, en me lançant un sourire carnassier. (Pfff, c'est des romans Harlequin que je devrais écrire tellement que je suis bonne.)
-"Mais, mais... Veuve Tarquine dit que y a des élections, et tu sais j'étais nominé pour ce truc il y a vachement longtemps, et maintenant ils votent, et j'ai rien posté, et y a plein de gens qui vont venir sur mon site et J'AI RIEN POSTÉ!!!!
- Cinq minutes...
- Mais, mais... c'est l'humiliation suprême de tous les temps de l'univers! Tu comprends pas? Y a des gens qui vont venir me lire et J'AI RIEN POSTÉ!!! C'est affreux, affreux, affreux! Il faut à tout prix que je poste quelque chose tout de suite!
- Quatre minutes..." , toujours avec un grand sourire.
- "Mais... il faut que je poste... Non? Vraiment non?"
Pasfou me prend le bras et me tire doucement vers l'escalier.
- "C'est non alors. Pas de post ce soir?"
Pasfou ne dit rien, il continue de me faire un grand sourire. Ça l'amuse de me voir toute de mauvaise humeur.
Beaucoup plus tard (comme ils disent dans les Harlequins, paskeu j'en ai lu un paquet alors je sais), on entend un bougonnement de mon côté du lit.
Je poste vite fait pour partager un p'tit lien sympa trouvé sur les listes de homeschoolers.
Si vous connaissez un lien du même genre pour l'Europe, chuis preneuse.
Le meilleur pour l'instant, c'est Pasfou à 92%, 11 miles et 180 secondes.
Et vos scores, c'est quoi?
**Updates**
94%, 10 miles et 177 secondes pour Pasfou
****
96%, 4 miles et 154 secondes pour Pasfolle (la bière de Pasfou passe dans sa trachée artère)
****
96%, 3 miles, mais seulement 174 secondes pour Pasfou (qui commence a trouver que c'est un jeu a la con...)
****
100%, 0 miles, en prenant son temps (186 secondes) pour Pasfou (qui trouve que ce jeu n'est pas si mal finalement)
****
Ok, laissez tomber pour l'Europe, je viens de me rendre compte que le site a toutes les cartes possibles et imaginables. Je sens qu'on va y passer un moment. En tout cas c'est efficace: cf la progression des scores ci-dessus!
Le drame intersidéral de la couleur de mes cheveux
Y avait plus assez de bleu dans la bouteille, alors j'ai secoué un grand coup.
La bouteille m'a échappé des mains et a volé dans la salle de bain.
Mur, moquette, lavabo.
Javel.
Cheveux bleus striés de jaune avec quelques mèches châtain.
Comment c'est fun de pas avoir les sous pour aller chez le coiffeur!
Comment vous êtes sur un blog de nana, grave.
Bon, sinon, ma belle-mère est chez nous jusqu'au 2 février; je ne vais sans doute pas poster d'ici là.
Pour tout vous dire je n'étais pas franchement satisfaite du bleu. Je trouvais qu'il y en avait trop peu. Pour voir plus de bleu, il fallait une décoloration.
Alors j'ai acheté un kit à mèches avec la capuche à trous . Le principe étant de passer une aiguille à crochet par chaque trou de la capuche pour piocher une mèche et la tirer vers l'extérieur.
À la fin de l'étape crochetage, ça doit donner à peu près ça:
Élégant n'est-il pas? Vous comprendrez que Pasfou a retrouvé hier soir sa brosse à dents devant la porte de notre salle de bain avec pour consigne d'aller se brosser les dents ailleurs car j'étais en plein piochage de mèche.
Le problème, c'est que mon enthousiasme naturel semble s'être quelque peu manifesté.
J'aurai du me méfier déjà là:
Mais non. Je me suis vidé le tas de peroxyde sur la tête et pleine d'entrain j'ai regardé les aiguilles de ma montre tourner. Au bout de trois quarts d'heure, les aiguilles tournaient de plus en plus lentement et il était 2 heures du mat' et j'en avait super marre alors je suis passée à la douche.
Avant d'aller me coucher, j'ai voulu jeter un coup d'oeil au résultat dans une glace et j'ai poussé un véritable hurlement d'effroi.
Toute ma chevelure était désormais jaune banane à part quelques belles tâches noires par ci, par là.
Chouette. Je suis maintenant une giraffe.
Mieux, je serais bientôt une Granny Smith sur pattes.
À Austin, on choisit ce que l'on pensait être la meilleure école possible pour Petit Pasfou 1. Une école Montessori 'intégriste'.
Dès mon premier entretien avec la 'guide' (pas le droit de les appeler 'teachers'), j'ai trouvé qu'elle ressemblait à une sorcière. Quand Petit Pasfou 2 (4 ans à l'époque), qui devait recommencer l'école ailleurs, le lendemain, est entré dans la pièce et a voulu lui montrer son nouveau T-shirt Superman, elle lui a jeté un regard noir et l'a complètement ignoré.
J'ai pas tout de suite compris pourquoi; après tout, il avait attendu sagement avant de parler, pour ne pas nous interrompre. Il avait parlé poliment, tous sourires (et croyez moi, quand Petit Pasfou 2 sourit c'est impossible de le rater, ça lui mange tout le visage).
Et puis à force de la voir regarder du coin de l'oeil son T-shirt d'un air dédaigneux, je me suis souvenue que le règlement de l'école interdisait tout T-shirt publicitaire ou ayant trait à des personnages de télévision, de cinéma, de BD ou de jeux vidéos.
Le pire, c'est que Petit Pasfou 2, croyant qu'elle ne l'avait tout simplement pas entendu répétait:
- "Dites, vous avez vu mon nouveau T-shirt Superman?... Hein? Madame, dites?... Il est sur mon ventre, là. Vous avez-vu?... Hein?... Mon T-shirt?... C'est Superman, vous avez vu? Hein?...."
Au bout de deux minutes je ne savais plus à qui j'avais le plus envie de mettre une tarte, la sale pimbêche devant moi où le stupide animal à côté de moi qui refusait de comprendre qu'il était en train de se faire snober.
-"C'est bon, Petit Pasfou 2. Ça suffit, la dame n'a pas envie de voir ton T-shirt. Retourne jouer dans la cour."
Petit Pasfou 2 regarda la dame en question bouche bée: elle n'avait pas envie de voir un T-shirt Superman?????????????
Je voyais bien qu'il pensait qu'elle était complètement barge, mais il l'oublia aussitôt, mit un pouce dans la bouche et sortit en se grattant la tête de l'index.
Elle expliqua, le ton sévère, que dans cet établissement, on suivait à la lettre les principes Montessori, que donc ils ne se servaient pas de manuels, ils ne faisaient pas de tests, ni même d'exercices écrits et que chaque enfant apprenait ce qu'il voulait, quand il voulait en faisant des manipulations et en rédigeant ses propres conclusions dans un cahier. Il n'y avait pas de différence de niveau officielle d'une année à l'autre, pas de 1rst grade, 2nd grade, etc. Et de fait, il n'était pas possible de redoubler.
Ils insistaient pour que leurs élèves n'ingurgitent que des produits naturels, si on donnait un yaourt à manger le midi, ça devait être un yaourt nature. Ils trouvaient que les colorants et autres arômes artificiels trouvés dans beaucoup d'aliments altéraient le comportement des enfants.
Bref y avait des tonnes de règles dans ce genre mais comme elles allaient à peu près dans mon sens, c'était pas trop grave.
Petit Pasfou 1 était heureux à cette école. Je me disais que j'avais enfin mis notre fils à l'abri de la Ritalin.
Et puis la fin de l'année arriva. C'est d'un pas assuré et guilleret que je me dirigeai vers le petit bureau où la führer (comme j'aimais l'appeler) donnait son compte rendu aux parents.
Petit Pasfou 1 avait appris plein de choses cette année et avec la quantité de livres qu'il avalait, tout ce qu'il n'avait pas encore appris, il le saurait bientôt. Il écrivait très soigneusement, savait faire des additions à 4 colonnes avec retenues et savait utiliser l'addition pour faire des multiplications. Je trouvais ça acceptable pour un niveau CP.
D'où le choc lorsque sa guide me dit qu'elle pensait le faire redoubler. Malgré le fait qu'il soit le meilleur en écriture, un des meilleurs en lecture et qu'il n'avait aucun retard en maths.
Non, il était trop lent, trop distrait et du coup, il n'avait pas fait la leçon sur le lapin, par exemple.
J'étais atterrée. J'essayais de comprendre comment ce qu'elle me disait pouvait s'accorder avec le discours officiel de l'école.
-"Mais nous avons une élève qui va beaucoup mieux depuis qu'elle est sous Ritalin vous savez. Elle revit et ses parents aussi."
Enragée de l'hypocrisie et du mensonge dans lequel baignait cette école, je me mis tout de suite debout. Je lui dis merci beaucoup, et au-revoir et nous n'y avons jamais remis les pieds.
Furieuse et découragée, je me dis qu'il valait encore mieux que je lui fasse cours à la maison plutôt que de laisser Petit Pasfou 1 croire qu'il n'arriverait jamais à rien.
Alors on a fait une moitié d'année de CE1/2nd grade à la maison.
Au printemps, Petit Pasfou 1 a rejoint une classe de CE1 à Vendôme. Quand je suis allée voir sa maîtresse au bout d'une semaine de cours, j'étais si nerveuse que j'en tremblais presque.
-"Bonjour! Alors, comment ça se passe?
- Ra, bé c'est difficile hein! Il est distrait, distrait votre garçon!
- Oui, je sais, désolée. C'est grave? Qu'est-ce que vous pensez qu'on doit faire? Vous en voudrez quand même encore dans votre classe? Peut-être que je devrais le reprendre à la maison...
La maîtresse du CE1, une dame adorable et très compétente me regarda avec des yeux équarquillés.
-"Mais faut pas vous affoler comme ça! C'est pas grave, il va prendre le pli. 'Faut lui donner du temps, c'est tout! Bien sûr que je vais le garder dans ma classe, il a un bon niveau. Et il y a nettement pire quand même!
- ...C'est vrai? Vous en avez déjà vu des cas comme lui?
- Tous les ans on en a un ou deux des rêveurs, c'est pas grave; 'faut simplement qu'il persiste.
- Et ils s'en sortent, les rêveurs?
- Ooooh mais ouiii! Et puis il est intelligent, y a pas de problème Madame Pasfolle, 'faut pas vous inquiéter comme ça! Allez, il faut que j'y aille, mais vous inquiétez pas pour Petit Pasfou 1, il va se réveiller! Et en attendant, on va le faire travailler...
J'ai à peine pu sortir les mots "merci, au-revoir!", j'étais si, si, si soulagée.
L'univers était redevenu compréhensible, je n'étais pas mauvaise et indigne mère de refuser de le droguer et, ici en tout cas, on reconnaissait qu'il y existait des problèmes qui pouvaient se traiter 'manuellement', même si ça signifiait du travail supplémentaire.
On est vraiment désolés de ne pas avoir pu être là pour faire la fête avec toute la famille, je n'ai pas une aussi bonne excuse que ma cousine qui s'est retrouvée en plein tsunami alors qu'on la croyait en Mongolie! On est très contents qu'elle soit indemne et on se dit qu'on essaiera de suivre de plus près les nouvelles des 9 cousins et 3 petit-cousins.
D'ailleurs, j'en profite, puisqu'il paraît que l'adresse de ce blog a été distribuée ce weekend:
Pasfollette a commencé l'école mercredi. Comme on a déménagé, c'est une école différente de l'année dernière.
Sur la fiche de renseignement, un grand espace était réservé à cette question:
Que pouvez-vous nous dire sur votre enfant? Ça me fait un peu l'effet d'un test (Connaissez-vous votre enfant?) mais j'ai choisi d'y répondre comme si l'instit demandait à être prévenue d'avance sur les comportements des enfants.
Pasfollette chante tout le temps. Au réveil, dans son lit, elle chante; aux toilettes, elle chante; en coloriant, elle chante; en faisant du vélo, elle chante; en jouant avec ses frères, elle chante; en se mettant en pyjamas le soir, elle chante et parfois, pour s'endormir, elle chante.
Ça fait adorable dit comme ça, mais le problème c'est qu'elle chante atrocement mal, qu'elle a une voix extrêmement aigüe et qu'elle invente la plupart de ses chansons et c'est une véritable TORTURE!
D'ailleurs, elle le fait de moins en moins parce que ça rend ses frères tellement dingue qu'ils finissent par craquer et lui mettre une baffe, la pauvre! :-)
Pasfollette passe au moins la moitié de la journée la tête à l'envers. Elle fait le poirier pour descendre de son lit le matin, elle fait le poirier pour descendre de table, elle fait le poirier entre deux tours au mille bornes, quand elle joue au lego et quand elle est en train de mettre son pyjama; elle fait le poirier dans l'escalier, quand la voiture s'arrête (elle y arrive avec sa ceinture de sécurité) et je la soupçonne de le faire aux toilettes aussi, mais j'ai pas de preuves. ;-)
[D'ailleurs, si quelqu'un a la moindre idée de ce que ça peut signifier tout ce temps passé à vouloir regarder le monde dans l'autre sens, chuis preneuse...]
Bref, l'instit est prévenue.
Et quand elle viendra me dire "Dites, vot' fille, elle est à l'envers et chante à tue-tête, là."
Je pourrais lui répondre : "Peut-être, mais c'est pas un symptôme d'ADD."
Débrouille-toi ma grosse!
-"Maman, vite! Petit Pasfou 2 saigne sur la moquette!"
Petit Pasfou 2 a encore perdu une dent. Je rassure une Pasfollette semi-hystérique (une vraie mère poule celle-là), je dis que c'est normal, tout ça.
Petit Pasfou 2 ne pleure pas mais il veut que l'on vérifie qu'il lui reste une quantité normale de gencive.
Curieusement, je n'ai pas la moindre envie de coller mon nez dans la bouche sanguinolente de mon fils pour aller inspecter un trou béant dans sa gencive déchiquetée.
Mais je n'ai pas le choix: il ne sera pas tranquille tant que je n'ai pas regardé de près.
Super chouette.
Et puis, à tous les coups, la souris va oublier de passer (comme la dernière fois), ou elle va oublier de prendre la dent, ou elle va laisser le billet de un dollar glisser entre le mur et le matelas (comme la dernière fois, deuxième tentative), cette gourde.
On a une souris franchement pas douée qui s'occupe de notre secteur à vrai dire; mais bon, elle a tellement foiré de coups qu'elle a récemment augmenté le cours de la dent à deux dollars, pour se racheter une conscience...
... qu'il ne me reste plus qu'à ouvrir mon portefeuille.
Oui, la jolie carte postale que nous avons reçu la semaine dernière était bien une pub pour une église du coin.
Pour ceux qui veulent voir ce qu'il y avait au dos de la carte (notez la mention 'non profit' qui leur permet de s'économiser des timbres...).
Pour ceux qui se demandent comment les églises font pour avoir autant de sous, il faut savoir que les Américains prennent la dîme très au sérieux: 10% des revenus, c'est ce que la Bible réclame...
Et si par malheur, vous vous enregistrez dans votre église locale (moi je me suis méfiée: depuis quand il faut donner son nom, adresse et numéro de téléphone pour aller à la messe?) , ils vous harcèleront par courrier et par téléphone jusqu'à obtenir ce que vous leur devez.
Petit Pasfou 1 passa une heureuse année.
Lorsque sa maîtresse, que j'aimais beaucoup, commença à me parler de combien Petit Pasfou 1 était distrait, elle sembla attendre quelque chose de ma part en réponse.
Comme je ne voyais vraiment pas quoi dire, je lui disais: "Sorry...".
Apparemment, ce n'était pas la réponse qu'elle espérait. Elle finit par se lancer lors d'une parent-teacher conference:
-"Non, non, c'est pas la peine de vous excuser. C'est juste que je me demandais si par hasard il ne ferait pas de l'ADD - (voyant ma tête se décomposer) je ne sais pas, il est souvent dans la lune et il me semble que ça l'empêche de faire pas mal de choses alors qu'il est très intelligent, c'est dommage... Quelqu'un d'autre vous l'a peut-être déjà signalé?
- [Pasfolle luttant contre les larmes avoue du bout des lèvres:] Oui, son instit' d'avant.
- Mais il ne faut pas le prendre comme ça, on a des élèves qui réussissent à très bien travailler quand c'est traité.
- Mais, il... il nous paraît normal à nous. Vous ne pourriez pas juste le rappeler à l'ordre quand il se met à revasser?
- ... Bien sûr, j'aimerais pouvoir faire ça, mais cela serait injuste envers le reste de la classe, que je me dévoue exclusivement à Petit Pasfou 1 comme ça. J'ai beaucoup trop d'élèves pour pouvoir être tout le temps sur le dos d'un seul d'entre eux... Non, je crois que vous devriez consulter...
Et là, je me décide d'aller jusqu'au bout de cette affaire, dussé-je mettre Petit Pasfou 1 en thérapie pour découvrir enfin ce qui était si anormal chez lui.
Quelques mois plus tard, nous déménagions à Austin, on commença une thérapie , j'entrais avec lui, puis une partie de la séance se faisait sans moi. Au bout de plusieurs séances, la gentille dame vint me voir:
-"Je ne comprends pas très bien pourquoi vous êtes venu me voir.
- Je veux savoir si mon fils a un problème d'ordre mental.
- Qu'est-ce qui vous fait penser qu'il a un problème?
- Moi? Rien, je le trouve complètement normal!
- Alors...?
- C'est ses maîtresses qui disent qu'il a un problème, elles pensent qu'il souffre d'ADD.
- Et vous, vous pensez quoi?
- Ben, c'est vrai qu'il est distrait, alors si ADD, c'est un autre mot pour dire distrait...
- Ah non! L'ADD est une maladie qui se reconnait à une liste de symptomes précis.
Et elle passa nos dernières séances à me convaincre, tests à l'appui, que Petit Pasfou 1 était effectivement tout ce qu'il y a de plus normal.
La foi que j'accordais à l'instit de Kindergarten (équivalent Grande Section de Maternelle) de Petit Pasfou 1 chuta le jour où je lui ai demandé de me décrire en détail le déroulement de la matinée dans sa classe.
Elle m'expliqua que lorsque les enfants entraient dans la classe, les instructions de la journée étaient écrites au tableau (Par exemple, 'découpez le carton rouge en suivant les lignes, collez des gommettes rouges dessus puis écrivez le mot "rouge" dessus). Elles les lisait aux enfants, puis distribuait le carton et les gommettes. Après, elle allait s'asseoir à son bureau où elle préparait d'autres leçons. Les enfants lui amenaient leur travail à la sonnerie.
- "Et que fait Petit Pasfou 1?
- Et bien il se met au travail mais au bout d'un moment, je lève la tête et je vois qu'il s'est arrêté.
- Et que faites-vous alors?
- Et bien justement! me dit-elle, je suis obligée d'interrompre mon travail à mon bureau pour lui rappeler qu'il doit travailler! Je ne peux pas faire classe dans ces conditions tout de même!"
Alors la bonne femme qui croit qu'elle peut juste expliquer une fois une série d'instructions à 25 petiots de 5 ans, à 8h du mat' puis qui exige de ne pas avoir à intervenir jusqu'à la récré deux heures plus tard; elle n'habite pas le même continuum spatio-temporel que moi. C'est tout.
C'était notre dernière discussion. J'avais déjà demandé si on ne pourrait pas faire des exercices à la maison avec Petit Pasfou 1, pour l'entraîner à rester concentré. Elle m'avait répondu d'un air faussement patient que cela serait complètement inutile, que le problème était d'ordre chimique, dans son cerveau.
Me voyant résister, elle finit par me dire que si je ne m'occupait pas de ce problème, elle n'aurait pas d'autre choix que de le mettre en classe d'éducation spécialisée.
Dis comme ça, forcément...
La semaine suivante, nous avons donc retiré Petit Pasfou 1 de cette école et l'avons mis dans une Montessori, puisque cette méthode avait semblé lui réussir l'année scolaire précédente et que grosso modo, le choix dans les écoles privées à cet âge c'est soit Montessori, soit école supra-chrétienne-qui-fait-un-peu-peur-si-on-n'a-pas-l'habitude.
Ce matin, on va au Capitole voir l'inauguration de la 79eme session du parlement texan. J'ai dit aux enfants qu'on y verrait sans doute le gouverneur du Texas.
Petit Pasfou 2 me pose une question:
-"C'est un 'good guy' ou un 'bad guy' le gouverneur?"
Sans trop réfléchir, je lui répond:
- "Un 'good guy', je suppose. [Je sais, je sais, c'est pas franchement la bonne réponse, mais bon...]
- Ah. Je préfère voir le gouverneur que le président.
- Pourquoi?
- Parce que le president tue des gens!"
Et ça mes amis, c'est le vrai pouvoir: élever des enfants.
Pasfollette réclame d'aller à l'école depuis des mois. Avoir des camarades de classe lui manque, je crois. On peut pas dire que j'ai réussi à leur trouver des amis réguliers.
D'un autre côté, je n'avais pas prévu de faire ça (le homeschooling) au-delà de février, lorsque j'espérais rentrer en France et les mettre dans leur école à Vendôme. Il était prévu qu'en mars, ils rejoignent une classe quoi. Pour qu'ils n'aient pas passé toute l'année tous seuls.
Maintenant, je ne sais plus trop quoi faire.
Je crois que je vais mettre Pasfollette à l'école publique au bout de notre rue. Les copines de son âge lui manquent de manière flagrante, malgré les leçons et classes diverses dans lesquelles elle est inscrite.
Mon souci, c'est qu'en parlant école, Petit Pasfou 2 a aussi déclaré qu'il aimerait y retourner. Considérant que le but de l'avoir à la maison était de m'assurer d'une transition sans heurt en mars, je n'ai plus vraiment de bonne raison de le garder à la maison non plus.
Mais comment garder Petit Pasfou 1 'emprisonné' si ses frère et soeur partent tous les matins à l'école et rentrent tous les soirs pleins d'histoires et d'aventures?
Par contre, l'envoyer à l'école revient à lui faire subir tous les jours une instit obsédée par l'ADD, qui lui donnera deux fois plus de temps pour faire un devoir qu'au reste de la classe, pour lui signifier à quel point il est handicapé à ses yeux. Elle lui dira que ce n'est pas sa faute s'il n'a pas fini son exercice et qu'il doit accepter sa 'condition' (même si ses parents ne l'acceptent pas). Qu'il ne s'acharne surtout pas inutilement, puisque ce n'est pas quelque chose de réparable, la maladie qu'il a dans le cerveau.
Je tiens à préciser ici, qu'au bout de plusieurs semaines de travail avec un psychothérapeute (US), plus d'un an de tests et d'évaluations par le corps médical (eh oui, elles ont fini par me faire douter à force ces sa*!@*pes, j'ai douté de mes instincts, de mon fils, du bon sens et j'ai avalé la couleuvre qu'elles me forçaient dans le gosier), il a été déclaré que Petit Pasfou 1 est un enfant distrait.
Pas ADD. Pas dyslexique. Pas autiste. Pas américain.
Un petit garçon avec un caractère pensif, c'est tout.
Il ne souffre de strictement aucun obstacle médical à l'exercice optimal de ses fonctions neuronales.
En France aussi il est distrait à l'école, alors la maîtresse l'encourage, lui rappelle qu'il doit travailler, lui donne les mêmes excercices à faire qu'aux autres et il s'en tire très bien, ramenant des notes plus qu'honorables et occasionnellement, la meilleure note de la classe.
Comment ce même enfant qui est si bon élève (à part sa tendance à rêvasser) en France peut-il être considéré comme un handicapé mental (non, je n'exagère pas, l'ADD est considéré comme un handicap d'ordre mental) aux Etats Unis?
Et que se serait-il passé s'il n'avait jamais pu aller en classe en France? Aurait-on fini par craquer, par être persuadé que son petit cerveau était cassé? Aurait-on drogué notre petit garçon intelligent et rêveur?
C'est du pur délire. C'est à vous rendre malade, c'est, je crois que vous comprendrez, à vous faire quitter un pays.
[Et oui, je généralise, parce qu'au bout de 6 instits, je m'en donne le droit.]
Ok, ça m'a fait un drôle d'effet de voir ce matin que quelqu'un de l'ancienne école d'ingé de Pasfou était venu lire mes bêtises.
C'est à cette école que nous avons tous les deux fait nos premiers pas sur internet, en 1994. Pasfou en tant qu'élève et moi, ma foi, en tant qu'épouse d'élève. :-)
Mon premier email, envoyé à un corres' américain, depuis un ordinateur de cette école.
Mon premier lien hypertexte, encore sur un ordinateur de cette école. Pour être tout à fait honnête, je voyais pas trop pourquoi tout le monde en faisait un tel foin. Je voyais pas bien à quoi ça pourrait servir... 'faut me comprendre, à l'époque on faisait le tour du web en moins d'une heure! [Comment ça c'est n'importe quoi ce que je raconte? Ha! Pauvre innocent, je me souviens des débuts du minitel, moi! C'est que j'ai trente ans mon p'tit père!]
Mon premier Gala, enceinte jusqu'au dents, mais m'amusant comme une folle derrière le bar.
La résidence étudiante de cette école à été notre premier chez nous officiel (avant, Pasfou habitait clandestinement avec moi dans ma chambre de cité U).
Notre premier lit faisant plus de 90 cm de large! ...Enfin, si je me souviens bien c'était un matelas double (offert par belle-maman en échange de la promesse de prendre une mutuelle) posé sur deux lits simples (d'hauteurs différentes, naturellement :-) ) . Comment on était contents!
C'est là que j'ai perdu les eaux, une nuit.
C'est là que huit jours plus tard, on a passé notre première nuit avec un bébé, à être parents pour la première fois tous seuls.
C'est là que j'ai ressenti pour la première fois tout le poids de la responsabilité, quand le lendemain matin, je me suis aperçue au réveil, que le bébé n'avait pas été nourri depuis plus de 6 heures et j'ai cru qu'il était tout bonnement mort de faim.
En me précipitant sur le berceau, j'ai réveillé dans ma panique Pasfou, et c'est à deux qu'on s'est penchés, inquiets, sur notre fils qui dormait tranquillement.
Il n'était pas mort.
Finalement, peut-être qu'on y arriverait à être parents...
Merci à tous pour les cartes de voeux pour les fêtes; organisée comme je suis, je n'ai pas réussi à trouver une minute pour vous souhaiter à tous un Joyeux Noël, une Bonne Année et tout ça.
Donc, euh, Joyeux 2005!
Sinon, aujourd'hui c'est mon anniversaire.
J'ai trente ans et ça arrive à plein de gens très biens...
... de se sentir vieille comme un pithécanthrope.
[Merci Philippe pour mon cadeau, c'est très gentil. :-) ]
Désolée. Ce qui suit est un bête recapitulatif de nos vacances, sans grand intérêt donc, mais ceci étant un journal...
Dimanche 26 décembre
On se pointe avec plus d'une heure d'avance à la gare d'Austin (comparable en taille à un tiers de la gare de Vendôme - Loir et Cher - 18600 habitants).
Pendant qu'on attend sagement, un représentant d'Amtrak m'appelle sur le portable pour me dire que finalement, je vais pas prendre le train mais le car.
Le garçon au guichet m'explique qu'à cause du mauvais temps en Arkansas, nous devons rejoindre le train à Fort Worth. Okééé.
Alors autant j'adore voyager en train, autant j'aime pas du tout, mais du tout voyager en car. J'ai assez donné du Eurolines-brise-moi-le-dos dans ma jeunesse, merci.
Mais bon, c'est pas comme si on avait le choix, alors on a quitté Austin à 10h10. On s'est arrêté à Temple, TX devant un KFC pour la pause déjeuner. Super.
Dans ma tête trottait l'image de ces passagers dans Lucky Luke qui, obligés de descendre du train parce qu'ils n'y a plus de rails, bougonnent, leurs baggages à la main: "Je me plaindrai à la compagnie".
Au moins KFC m'a fait rire:
Encore des gens qui se soucient de mon âme... :-)
Quatre heures après avoir quitté Austin, nous sommes arrivés à Fort Worth (à l'est de Dallas). Là, la gare atteignait à peu près la taille de la gare de Vendôme.
Le train est parti avec plus d'une heure de retard, à 16h45. On avait deux sleepers (cabines très petites mais confortables, avec deux couchettes chacune) à l'étage, de chaque côté du train. George est venu prendre nos réservations pour le dîner, tous les repas étant compris dans le prix des cabines.
La voiture restaurant était un vrai restaurant, rempli de vraies tables (grandes), avec un vrai menu et des vrais plats. George, un jeune gars chauve très propre sur lui avec sa petite barbe et son costume, tous sourires sans être obséquieux, était notre maître d'.
Plus tard, allongée sur ma couchette, les yeux fermés, bercée par le mouvement du train, j'entends le haut parleur annoncer un arrêt à Longview (situé dans le Nord du Texas), juste avant de m'endormir.
Lundi 27 décembre 2004
Réveil dans le Missouri. On prend le petit déj' en admirant une vue splendide sur le Mississippi et Saint Louis avec sa grande arche.
Au déjeuner, on est arrivé dans l'Illinois. Plein de superbes vues, signalées sur le Route Guide du Texas Eagle (le p'tit nom du train sur lequel nous voyageons).
On voit de la neige par-ci par-là. Ça tombe bien, on a quand même choisi de venir à Chicago en hiver exprès pour voir de la neige. Les enfants sont super excités à l'idée de jouer dans la neige.
A un moment, Petit Pasfou 2 s'inquiète parce qu'il a remarqué que notre cabine (sur le côté gauche du train) n'allait pas dans le même sens que la cabine jumelle des enfants (sur le côté droit du train, les deux cabines étant séparées par des portes et un couloir).
Il avait l'air d'hésiter entre avoir peur ou trouver ça rigolo que les deux cabines soient en train de rouler en sens opposés. Si c'est pas une pub pour le homeschooling, ça!
Une fois arrivés, on saute dans un taxi. Notre première question est: "Où est la neige?" Le chauffeur nous explique qu'il faut être rapide pour la voir, la neige, à Chicago parce que quand elle tombe des centaines de chasse-neiges et des tonnes de sel sont utilisés pour la faire disparaître en quelques heures.
On se sent un peu bêtes.
Surtout que Pasfollette continuera pendant tout le séjour de nous demander quand on va enfin voir de la neige.
Mardi 28 décembre 2004
On passe la journée à se balader en métro aérien ( the El , pour 'elevated' ) et à se prosterner devant ce qui est clairement, collectivement, une véritable oeuvre d'art en architecture.
Mercredi 29 décembre 2004
On attaque la Sears Tower et une queue de deux heures pour monter. On fait les français et on saute (dans l'illégalité totale) le film obligatoire de 20 minutes: pas payé pour voir une pub pour Chicago alors que j'y suis déjà.
On monte on fait le tour, on se rends vite compte que y a pas grand chose à voir, peut-être rapport au fait qu'on est dans un nuage. Au bout d'une vingtaine de minutes à lire tous les panneaux on décide de repartir, manque de pot, il y a bien 15 mètres de queue pour l'acensceur. Boarf, dis-je, asseyons-nous le temps que la queue se résorbe un peu.
Alors, comme il n'y a pas de banc ou de siège, on s'affale tous contre un mur, exténués d'être debout depuis des heures. Assise proprement en tailleurs, je surveille les enfants pour m'assurer qu'on ne gêne personne et je savoure, tout particulièrement au niveau de la plante des pieds ce délice qu'est le repos.
C'est alors qu'une petite dame en uniforme vient nous dire qu'on n'a pas le droit d'être assis. Incrédule, je lui fait répéter.
"Nulle part?", je finis par lui demander.
"Nulle part." me dit-elle sèchement.
Et là, en rejoignant la queue (maintenant, de 20 mètres), Pasfou vous dira que je lui ai foutu une honte monumentale, et que j'ai confirmé dans l'esprit de chaque personne présente que les Français étaient des sauvages ne sachant pas se tenir; qu'à force de faire pleuvoir des insultes sur la Sears Tower et les demeurés qui la dirigent j'ai fait en cinq minutes plus de mal à la réputation des Français aux US que Chirac en un an; qu'il a du finir par m'ordonner de me taire, ce à quoi j'ai répondu en boudant et me déclarant brimée.
No comment.
[Là mes parents se prennent la tête entre les mains, se disent qu'ils sont désolés pour Pasfou et surtout, se félicitent de ne plus être à sa place. :-) ]
Après, on a essayé une pizza chez le Giordano's juste à côté. Là on a encore attendu un peu plus d'une heure pour se voir servir une stuffed pizza soi-disant typique. En fait une espèce de tarte avec au fond 1 cm de croute fadasse, 1 cm de pseudo-fromage qui fait des fils mais qui n'a strictement aucun goût, et puis de la sauce tomate et trois bouts de garniture.
La méga arnaque, quoi.
C'est le Art Institute qui m'a réconciliée avec Chicago.
Une collection de toiles magnifique, variée, de grande qualité et très bien mise en valeur.
À vous couper le souffle, vraiment.
J'ai découvert des peintres américains carrément intéressants tout en prenant plaisir à me rouler dans le luxe de ces peintres si familiers qu'ils font comme partie de la famille: les impressionnistes, fauvistes, cubistes, expressionnistes et surréalistes européens.
On était tous, parents comme enfants sous le charme.
J'ai même pas râlé quand à 16h15 il a fallu vider les lieux (bien que je trouve ça dommage pour un musée pareil de n'être ouvert que de 10h30 à 16h30, mais bon, je râle pas!).
Jeudi 30 décembre 2004
Le Field Museum ne déçoit pas, mais je trouve quand même que le Houston Museum of Natural Science est mieux fait.
Mais c'est peut-être le déjeuner qui m'a mis d'humeur méchante.
On est allé au Marquette Inn où j'ai commandé une soupe et un poisson du lac.
La soupe était un espèce de Minestrone pas mauvais et j'en avais mangé les trois quarts avant d'y trouver un long poil noir. Pas un cheveu. Non, un poil... humain... pubien. D'un cri étranglé, j'attire l'attention du serveur qui se confond en excuses et qui me promet d'aller enquêter en cuisine. Je suis encore plus horrifiée, je ne VEUX SURTOUT PAS SAVOIR comment ce poil s'est retrouvé dans ma soupe!!!!
Le poisson étant déjà devant moi, je me décide à en manger au moins un peu, il est à peine cuit et s'avère être pourri d'un côté. Ça faisait quelques années que je n'avait pas regurgité/recraché aussi violemment un aliment à table.
Pire qu'une arnaque, ce resto vous enlèvera le goût de vivre.
Vendredi 31 décembre 2004
On monte au Hancock Observatory, d'où on a une vue phénoménale sur la skyline et la shoreline de Chicago, le lac Michigan et les états voisins. Et il y avait plein de bancs, et pas de queue pour redescendre et le personnel était charmant.
Le commentaire enregistré dans l'ascenseur nous a bien fait rire : "...The Hancock Observatory is the most recognized building in the world..."
Soit ils jouent sur les mots, genre ils ont gagné/payé pour recevoir des tonnes d'awards, soit ils sont Texans.
En sortant, on cherche un resto. Une très gentille habitante du coin nous recommande Tempo (très bon, en effet, et le café y est presque acceptable), puis voyant les enfants, nous recommande d'aller au Children's Museum et nous glisse à l'oreille que je ne sais quel blockbuster passe en 3D à l'IMAX. Comme elle est gentille, je me retiens de lui dire que j'ai pas fait deux jours de train pour voir un bête film dans un bête IMAX alors que les deux peuvent se trouver partout. Quant au Children's Museum, don't get me started...
[Ça c'est comme le Magnificent Mile, pourquoi, oui *pourquoi* voudrais-je me promener dans un endroit où tout le monde vient faire les boutiques???? ]
Puis on est rentré à l'hôtel qui était idéalement placé.
Depuis notre fenêtre, on voyait la Sears Tower, le lac et Buckingham fountain, où ont eu lieu les feux d'artifice.
Notre repas de réveillon: un paquet de crudités, du pain, du fromage, des fruits frais et des bonbons; le tout grignoté sur un lit d'hôtel; tous les cinq empilés les uns sur les autres, s'exclamant bruyamment devant les jolis feux d'artifices.
C'était génial.
Samedi 1er janvier 2005
Départ à 15h20.
Dans la dining car, George nous reconnaît et nous demande comment c'est passé notre réveillon.
Au moment de se coucher, on tente avec Pasfou, parce qu'on s'aime vachement fort, de dormir dans la même couchette.
Vers 2 heures du mat', Pasfou se lève pour boire un verre, à son retour j'ai pris possession de chaque centimètre carré de la couchette.
-"Eh? Tu me fais de la place?
- Non. Je suis désolée mais j'ai trop mal au dos. Tu peux aller dormir ailleurs?
- ??? ...Ben où??? Toutes les couchettes sont prises!
- Chais pas, tu mets Pasfollette avec machin, ou truc avec bidule, chais pas... Merci. Bonne chance. À demain." Et je me retourne et je me rendors.
Mon pauvre Pasfou, obligé de faire des transbordements d'enfants pour retrouver une couchette... :-)
Bref, on a testé pour vous: les couchettes ne sont confortables que pour une personne.
Le lendemain matin, je me réveille dans l'Arkansas. Le temps de prendre ma douche, et on est à nouveau au Texas. Après Dallas, on passe pas loin de Crawford, où Bush a son ranch.
On n'arrive à Austin qu'une fois la nuit tombée, vers 20h, tous super contents de nos vacances.
La grande découverte du séjour: les trains européens n'arrivent pas à la cheville des trains américains en confort. Les voitures pour pauvres, (ceux qui n'avaient pas voulu mettre l'argent dans des couchettes) ressemblaient à la cabine Première Classe d'une grande compagnie aérienne avec bien un mètre entre les sièges et les dossiers qui s'inclinent assez pour que ta tête ne roule pas. Très confortable.
Il y avait aussi une voiture spéciale dont le toit était fait de vitres et dont les sièges faisaient face aux fenêtres. Très agréable.
Les toilettes et douches étaient très propres et le journal glissé sous la porte le matin, une touche appréciée.
Par contre ça bouge sacrément, moi j'aime bien, mais je suppose que ça peut ennuyer certains.
Je n'ai pas trouvé le coût du trajet extravagant ($1588 pour les billets et les deux sleepers) , considérant que ça inclut, d'une certaine manière, deux nuits d'hôtel et 6 repas complets + 2 petits déj' pour 4 (soit 32 repas).
Le gros regret du séjour: avoir raté le musée de l'Architecture que je tenais beaucoup à voir et Devon St, le Little India de Chicago.
La bonne affaire du séjour: avoir acheté des City Pass, moins pour les économies que pour éviter les longues queues.
Le plus gros rire: quand on nous a appris qu'il était tombé 30 cm de neige au Texas en notre absence.