<$BlogRSDUrl$>


Pasfolle vit au Texas depuis octobre 1999 avec son mari Pasfou et leurs enfants
Petit Pasfou 1 (9 ans),
Petit Pasfou 2 (7 ans) et
Pasfollette (5 ans).

Blogs
Une rondelle de saucisson et l'addition
Lulu's life in cornland
Le nid du Piou
De Chicago a San Francisco...avec des petits detours
Inside the USA
De bric et de blog
Sophil de l'eau
404 Brain not found
Embruns
Guillermito
Albion: mes tribulations outre-Manche
Sale bête
La coureuse
L'île de Ebb et Hoedic
Pilote US
The Pie in Paris (en anglais)
Awful Plastic Surgery (en anglais)

Presque un blog tellement c'est bien mis à jour:
Fragomen - Aggrégation de nouvelles concernant l'immigration

Archives

Atom feed

Email


13.2.04

St Valentin à l'école

 
Je hais la St Valentin.

A l'occasion de la St Valentin, chacun de mes trois enfants doit emmener une vingtaine de cartes pour chacun de leur camarades de classe. (Ce qui nous donne environ 3x20=60 cartes à écrire.)
Les maîtresses envoient une liste avec le nom de tous les élèves de la classe, et il est interdit d'oublier quelqu'un. Elles encouragent leurs élèves à fabriquer les cartes eux-mêmes pour faire plus personnel.

La première fois, avec Petit Pasfou 1 (5 ans et demi à l'époque), je me suis attelée à la tâche avec ferveur.
On allait faire des super cartes hyper créatives et vachement belles.
Et Petit Pasfou 1 allait se révéler être un véritable artiste, et se découvrirait ainsi une vocation, et il ferait des cartes tellement extraordinaires qu'elles se vendraient dans tout le Texas, et il passerait à la télé, et ce serait tellement la gloire qu'il deviendrait astronaute, au moins!

Bref, j'y croyais.

J'ai réuni tous genres de papiers et tissus de couleur, des gommettes, des ciseaux, des peintures, de la colle, des vieux magazines, des feutres, des bouts de laine, du carton, des pinceaux en soie de porc dans toutes les tailles et un magnifique tablier l'enveloppant presque entièrement. Je l'ai installé à table, avec tout son matériel et je lui ai expliqué qu'il s'agissait de faire des petites cartes pour ses camarades de classe et qu'il pouvait les décorer comme il voulait!

Je fis quelques pas en arrière, pour admirer le beau tableau. Je ne voulais pas l'influencer, je voulais laisser cet enfant s'exprimer en toute liberté.
Petit Pasfou 1 me regardait, je l'ai encouragé avec un sourire et un hochement de tête.
Deux minutes plus tard, Petit Pasfou 1 me regardait toujours, il n'avait pas bougé d'un cil.
"Je le bloque, le pauvre.", je me suis dit; alors je me suis éclipsée. J'ai trouvé à faire dans la chambre de Pasfollette pendant cinq minutes, puis je suis revenue vers Petit Pasfou 1.
Toujours rien, pas le moindre mouvement.
Le doute m'envahit: peut-être la lumière n'était pas bonne?
Je lui ai donc demandé pourquoi il ne commençait pas, et il m'a répondu fort logiquement qu'il ne savait pas faire.

Et là, on a entamé un processus supra laborieux d'apprentissage, mon apprentissage.

Grâce à ma peur "d'influencer" les goûts de mon fils, on a avancé à reculons:
-"...ok, le carton marron foncé - si, si, c'est très joli! Tu le coupes jusqu'où là?
- Je sais pas, jusqu'où il faut que je le coupe?
- Ça dépend, tu veux qu'elle soit grande comment ta carte?
- Je sais pas, c'est grand comment une carte ?
- Ça dépend y en a des grandes et des petites. Tu la veux plutôt grande ou plutôt petite?
- Je sais pas, c'est comment les grandes?..."
Et que ça, que ça, que ça pendant une heure.

Au bout d'une heure, Petit Pasfou 1 avait terminé, il était le fier papa d'un gros bout de carton marron foncé, dégoulinant d'un mélange de colle et de laine rouge sur lequel il avait collé quatre gommettes en forme de coeur et la photo d'une starlette en père-noël trouvé dans le "People" de décembre.
En plus il m'avait bousillé le feutre rouge en écrivant dans la colle.

J'étais, comment dire... déçue.

Il a commencé à descendre de table et je l'ai retenu: "Et bien attends! Il faut en faire encore 19!"
Et là, au regard ahuri que ma lancé Petit Pasfou 1, j'ai compris.
J'ai compris que l'un de nous deux allait y passer si on s'embarquait à nouveau dans ce cauchemar.
Alors j'ai découpé le carton en cartes et tout le papier rose en 19 coeurs. Ensuite j'ai encollé le tout et laissé Petit Pasfou 1 choisir dans quel sens il voulait coller le coeur sur la carte. Puis il a signé à la chaîne les 19 cartes.

[Oui, j'ai conscience d'avoir fait là un truc que je reproche aux écoles ici, mais moi, je suis pas une école.]

Trois ans plus tard, voici comment ça se passe la veille de l'échange des cartes de la St Val' à l'école.
Je me rends compte vers 16h que j'ai oublié d'acheter les cartes pour l'école. Je me précipite dans notre supermarché local.
Comme je m'y prends à la dernière minute, il ne reste plus que des cartes Barbie ou des cartes Power Puff Girls. Pas terrible pour des garçons (Pasfollette n'a pas encore repris l'école). Je fouille un peu, j'arrive à trouver derrière un amas d'ours en peluche rose vif, une boîte de 32 cartes pas trop 'fille', je la prends, avec une boîte de 32 Power Puff Girls.
De retour à la maison, je donne à chaque garçon sa liste de noms, son tas de cartes et un Bic.
Une heure plus tard (et oui, c'est que ça papote: "Oh! Toi aussi tu as un Danny dans ta classe?... Tu me passes la Power Puff Girl verte s'il te plait?... Mais non, ça s'écrit pas comme ça Danny! - Si. - Non! - Si! - NON! - Sississississississississi!..."), les cartes sont finies et tout le monde est libéré de cette détestable tâche.



Je suis mauvaise langue, parce que, finalement, j'ai beaucoup appris grâce à cette fête:
- que je hais la Saint Valentin,
- qu'il faut jeter "People" dès qu'on a fini de le lire,
- que le diamant est la preuve d'un amour vachement sérieux et gros et tout,
- qu'il y a des couleurs dans les tons roses vifs qui font mal aux yeux, et
- que Danny peut aussi s'écrire Dani.


Contrat Creative Commons
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.
This 

page is powered by Blogger. Isn't yours? Site Meter Weblog 

Commenting by HaloScan.com